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La Lettre d’Orient XXI
Semaine du 20 au 27 novembre 2015
Oeuvre de Wadhah Mahdi, peintre irakien.

Événement

La seconde session de l’université populaire co-organisée avec l’iReMMO aura lieu samedi 5 décembre à Paris. Elle aura pour thème les rapports entre pouvoir et religion dans les empires musulmans. Découvrez le programme ici.

Les derniers articles

Du désastre militaire à la conquête
Kristian Coates Ulrichsen, Novembre 2015
Les troupes britanniques et indiennes occupant Bassora depuis novembre 1914 avaient pour objectif de sauvegarder les intérêts de la Compagnie pétrolière anglo-persane proche d’Abadan et de protéger les abords stratégiques de la route maritime et terrestre de l’Inde. Ne s’attendant ni à un engagement durable ni à une opposition locale d’envergure, le corps expéditionnaire indien, dit « Force D », avança rapidement vers Bagdad. Il subit en avril 1916 une humiliante défaite et dut abandonner sa garnison de Kout el-Amara. Cet épisode survint quelques mois après que les Ottomans eurent infligé un revers de même envergure aux objectifs britanniques aux Dardanelles. Il contraignit les Britanniques à renforcer les forces anglo-indiennes pour reprendre l’initiative et atténuer les dommages ainsi causés au prestige de la Couronne.
Attentats de Paris
Peter Harling, Novembre 2015
La violence des jeunes auteurs des attentats de Paris fonde une identité valorisante de héros moderne, d’un romantisme guerrier que les réseaux sociaux contribuent à construire dans un contexte européen d’intolérance raciste et d’absence d’avenir pour toute une jeunesse. L’organisation de l’État islamique la récupère à son profit en lui offrant un espace concret où elle peut s’incarner.
Sylvain Cypel, Novembre 2015
Alors que le président François Hollande est aux États-Unis pour le rencontrer et le pousser à un engagement plus grand contre l’organisation de l’État islamique, Barack Obama doit faire face à de nombreuses pressions internes pour fermer son pays aux migrants venus du Proche-Orient et pour y envoyer des troupes au sol. À un peu plus d’un an de la fin de son second mandat, il refuse de se laisser entraîner sur ce terrain.
Anne A-R, Novembre 2015
Le 27 août dernier, les journaux annoncent la mort de plusieurs dizaines de migrants, asphyxiés dans un camion frigorifique sur une route autrichienne. Choquée par le comptage approximatif de ces morts tragiques — entre 20 et 70, déclare-t-on, comme si cela ne faisait aucune différence —, la photographe Anne A-R se jure de briser l’image d’une masse indistincte de réfugiés. « Je me suis dit qu’à un moment, il allait falloir les regarder un par un », se souvient-elle. Ainsi est né son projet, « I am with them » Je suis avec eux »).
Le 12 octobre, elle est en Grèce avec le producteur libanais Elie Lamah pour suivre les réfugiés qui tentent de rejoindre le nord de l’Europe. Pendant trente jours, ils vont tenter de restituer quotidiennement, sur les réseaux sociaux, les visages et les histoires de celles et ceux dont les médias ne « couvrent » que la souffrance et la misère déshumanisantes. Pour « leur rendre leur dignité et retrouver la nôtre », dit-elle.
Persévérer est diabolique
Marc Cher-Leparrain (1956-2019), Novembre 2015
Les attentats du 13 novembre 2016 à Paris, leurs 130 victimes au sein de la population ont provoqué un choc émotionnel légitime et partagé. La douleur issue de ces nouveaux meurtres d’une violence inouïe ne doit cependant pas interdire une réflexion de fond sur leur contexte, et sans réduire celui-ci au périmètre étroit des apparences. La France, qui doit nécessairement réagir à ces attentats, a malheureusement opté pour une réponse qui a déjà prouvé qu’elle était inadaptée et contre-productive.
Françoise Feugas, Novembre 2015

En arabe

مثابرة كارثية
مارك شير لوباران (1956-2019)، تشرين الثاني (نوفمبر) 2015
أدت تفجيرات 13 تشرين الثاني التي أسفرت عن 130 ضحية إلى صدمة مشروعة مشتركة. يجب ألّا يمنعنا الألم الناتج عن هذه الجرائم الجديدة وشديدة العنف من التفكير بعمق في إطار هذه الأحداث، دون أن نبقى رهن المظاهر. وفرنسا، التي يقع على عاتقها واجب الرد على هذه الاغتيالات، اختارت للأسف ردّاً أثبت أنّه غير مناسب وغير مجدٍ.

En anglais

From Military Disaster to the Conquest
Kristian Coates Ulrichsen, November 2019
British and Indian troops occupied Basra in November 1914 in order to safeguard the oil interests of the Anglo-Persian Oil Company (later British Petroleum) at nearby Abadan and to protect the strategic flank of the vital land and sea routes to India. Expecting neither a prolonged engagement nor significant local opposition, Indian Expeditionary Force D advanced rapidly toward Baghdad in 1915 only to suffer a humiliating defeat and surrender of its garrison at Kut al-Amara in April 1916. This came just months after the Ottomans had inflicted a similarly cathartic blow to British objectives at Gallipoli and necessitated a redoubling of British-Indian force to regain the initiative and minimize the damage to British prestige occasioned by the setbacks.

On peut relire aussi...

L’organisation de l’État islamique n’est pas le produit d’une génération spontanée. Dans son arbre généalogique on trouve Al-Qaida en Irak et, un peu plus haut, Ansar Al-Islam...

Le jeu trouble des pays du Golfe et de la Turquie
Alexis Varende, Janvier 2015
L’Organisation de l’État islamique (OEI) n’est pas le produit d’une génération spontanée. Dans son arbre généalogique on trouve Al-Qaida en Irak et, un peu plus haut, Ansar Al-Islam. Dans cette filiation, on décèle l’ADN du royaume saoudien dont l’obsession est de contrecarrer l’influence iranienne, notamment en Irak. La Turquie a également participé à l’émergence de l’OEI, une mouvance qui risque de se retourner contre ses inspirateurs.

L’extension de l’organisation de l’État islamique a provoqué la création d’une coalition hétéroclite de forces qui prétendent vouloir lutter contre elle. En réalité, de l’Iran à l’Arabie saoudite, des États-Unis au régime irakien, chacun défend ses propres intérêts et contribue ainsi à renforcer le « califat »...

« Avec des ennemis comme eux, l’OEI n’a pas besoin d’amis »
Peter Harling, Sarah Birke, Mars 2015
L’extension de l’organisation de l’État islamique a provoqué la création d’une coalition hétéroclite de forces qui prétendent vouloir lutter contre elle. En réalité, de l’Iran à l’Arabie saoudite, des États-Unis au régime irakien, chacun défend ses propres intérêts et contribue ainsi à renforcer le « califat ». « Avec des ennemis comme eux, l’OEI n’a pas besoin d’amis », analysent Peter Harling et Sarah Birke, dans une longue réflexion sur les évolutions de la région dont nous publierons demain la seconde partie.
Une posture occidentale fluctuante, contradictoire et court-termiste
Peter Harling, Sarah Birke, Mars 2015
Suite de l’analyse dont nous avons publié hier la première partie.
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