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Grande révolte arabe

L'image montre un groupe de six hommes posant ensemble. Ils sont vêtus de différentes tenues militaires et traditionnelles. Au centre, un homme en robe traditionnelle, portant une tête couronnée, semble être le principal sujet. À sa gauche, un autre homme en uniforme militaire. Les autres sont également en uniformes variés, indiquant peut-être des origines et des rôles différents. L'arrière-plan montre une architecture qui semble historique. L'ensemble dégage une atmosphère de confluence culturelle et de collaboration.
L’émir Fayçal (devant) à la conférence de Versailles en 1919. À sa gauche, derrière, T. E. Lawrence.

La « Grande révolte arabe » de 1916 fait suite aux promesses britanniques visant à encourager la création d’un grand royaume arabe (correspondance Hussein-MacMahon, 1915). Dans l’esprit des décideurs britanniques, la formation d’un tel État, revanche arabe après des siècles de domination ottomane, s’entend comme une récompense à terme pour l’aide que les Arabes pourront accorder à Londres dans les opérations menées contre les Ottomans, entrés en guerre contre les puissances de l’Entente, à la fin de l’année 1914.

Les Arabes, en particulier Hussein, chérif de la Mecque, sont approchés par des émissaires, en particulier le colonel Thomas Edward Lawrence, de l’Arab Bureau du Caire. De leur côté les Français les encouragent également, en leur envoyant le lieutenant-colonel Édouard Brémond, un officier colonial. Tandis que les Puissances centrales, Allemagne et Autriche-Hongrie, alliées de l’empire ottoman, tentent également d’attirer à elles les Arabes pour conserver leur neutralité, voire pour obtenir leur participation aux combats contre les Français et les Anglais, puissances coloniales.

Séduits par la réalisation de ce vieux rêve de la restauration de la grandeur arabe, encouragés par des apports monétaires et militaires, Hussein et ses Bédouins passent à l’action en juin 1916. Le soulèvement contre les Turcs se traduit par le siège de places fortes (Médine) et par une progression en direction du nord, vers la Transjordanie puis la Syrie, en parallèle aux efforts britanniques (troupes australiennes et néo-zélandaises) à partir du Sinaï, vers la Palestine.

Immortalisés par le film de David Lean Lawrence d’Arabie, les principaux faits d’armes des troupes arabes sont le sabotage du chemin de fer du Hedjaz et l’attaque de ses principales gares, la prise d’Aqaba (juin 1917), mais surtout celle de Damas en septembre 1918. Cette dernière est concédée par Londres, pour satisfaire symboliquement Hussein, avec une entrée triomphale de son fils Fayçal.

Dans les faits, la contribution arabe aux opérations militaires britanniques et à la victoire sur l’empire ottoman ne conduit pas à la récompense attendue. Entretemps, les promesses britanniques (et françaises) sont concurrencées par un autre engagement, contradictoire : le 2 novembre 1917, par la déclaration Balfour, Londres appuie l’idée d’un « foyer national juif » en Palestine, privant d’emblée le royaume arabe unifié de ce territoire. Ayant avancé en vain l’idée d’un grand royaume arabe lors de la conférence de Versailles, Fayçal prend l’initiative de le proclamer lui-même, à partir de Damas, désormais sous contrôle français après l’évacuation des troupes britanniques. L’entité est éphémère : créée en janvier 1920, l’initiative arabe est réprimée dans le sang en juillet de la même année.

Pour compensation, les Hachémites sont placés à la tête des deux entités nouvellement créées. Le mandat britannique de Transjordanie se voit attribuer un émir : Abdallah, fils de Hussein, tandis que son frère Fayçal, défait à Damas, prend la tête du royaume d’Irak, qui succède au mandat de Mésopotamie.

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