Une balle tue un homme peut-être, mais une caméra menteuse tue une nation (oumma).
De nombreux articles dans la presse arabe évoquent l’action en justice qu’Al-Jazira vient d’entamer en Égypte. Ainsi, sur le site anglophone de la chaîne, dans « Al Jazeera to take legal action against Egypt », le nom du cabinet londonien à qui l’affaire a été confiée est mentionné, dans le but de protester à la fois contre l’arrestation arbitraire de journalistes travaillant pour la chaîne et contre le brouillage de ses émissions sur le territoire égyptien.
D’autres médias de la région donnent un son de cloche différent. Le site Middle East Online par exemple, plutôt modéré dans ses choix politiques, considère qu’ Al-Jazira a préféré sauver la face et devancé une plainte déposée, cette fois, par les autorités égyptiennes qui reprochent à la chaîne phare de l’information arabe une couverture des événements outrageusement favorable aux Frères musulmans. Sur le plan pratique, la plainte porterait sur l’absence d’autorisation légale pour Al-Jazira mubashir (Al-Jazira Direct), un canal local ouvert lors de la révolution de janvier 2011. Dans le climat d’exacerbation des passions nationalistes qui caractérise l’Égypte aujourd’hui, la chaîne qatarie est autant détestée qu’elle a pu être adulée hier.
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