L’histoire méconnue des interventions militaires russes au Proche-Orient

En intervenant directement en Syrie en septembre 2016, la Russie a renoué avec une tradition remontant aux années 1950. À plusieurs reprises, aussi bien en Égypte qu’en Syrie, l’Union soviétique avait envoyé des troupes pour sauver ses alliés en difficulté.

Gamal Abdel Nasser et Nikita Khrouchtchev lors de l’inauguration du barrage d’Assouan (13-16 mai 1964), principalement financé par l’URSS.
fundarabist.ru (archives).

En septembre 2015, la Russie a déployé en Syrie ses avions militaires puis ses unités de défense antiaérienne. Événement sensationnel pour les médias, ce n’était en fait qu’un nouvel épisode de la longue histoire de la présence militaire russe au Proche-Orient. Celle-ci a commencé il y a plus d’un demi-siècle, dans les années 1950.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le Proche-Orient était pour l’Union soviétique une région marginale. Puis vint la guerre froide et l’URSS devint une puissance mondiale avec des intérêts globaux. Les dirigeants soviétiques considérèrent alors que le renforcement de l’indépendance des pays du Proche-Orient pouvait servir les intérêts de l’URSS, que cela pouvait altérer l’accès du camp occidental à des sources de matières premières et à des voies majeures de circulation et de transports commerciaux. Ainsi cherchèrent-ils à façonner le monde arabe en un groupe d’États indépendants et politiquement neutres, sans présence militaire étrangère sur leurs sols, et de préférence bien sûr avec de bonnes relations politiques et économiques avec l’URSS. Il n’y avait parallèlement pas d’ambition de conduire ces pays vers un modèle socialiste de développement.

Les circonstances favorisèrent la pénétration soviétique dans cette région. Les années 1950 étaient celles de la décolonisation. Les États arabes commencèrent à chercher des alliés pouvant les aider à créer des forces armées et construire des économies indépendantes. L’Égypte et la Syrie étaient les partenaires potentiels les plus prometteurs parce qu’ils refusaient de se joindre à des blocs militaires pro-occidentaux et recherchaient activement d’autres alliés.

Des chars soviétiques pour l’Égypte

L’Égypte était dans les années 1950 le pays arabe le plus influent. Son jeune et charismatique président Gamal Abdel Nasser, qui voulait en faire le leader du monde arabe, avait besoin d’une armée forte. Les Occidentaux, notamment les États-Unis, conditionnaient leur fourniture d’armements à l’adhésion du pays à une alliance militaire pro-occidentale et à la présence de leurs conseillers. C’était inacceptable pour les Égyptiens qui venaient de se libérer de la domination britannique. C’est ainsi que Le Caire a commencé, non sans méfiance au début, à se tourner vers Moscou.

En septembre 1955, Nasser signait un traité de coopération militaire avec la Tchécoslovaquie. Ce n’était que le paravent d’un accord avec l’URSS, avoué publiquement le 26 juillet 1956. Par ce traité, l’Égypte obtint l’armement lourd moderne tant souhaité : avions de combat, chars, véhicules blindés, artillerie, navires de guerre et sous-marins. Des instructeurs militaires soviétiques et de l’Europe de l’Est se rendirent au pays des pyramides. C’était un grand succès pour l’URSS, qui avait ainsi réussi à ouvrir une porte au Proche-Orient.

L’âge d’or après l’affaire de Suez

Cependant, fournir de l’armement à l’Égypte n’était pas suffisant pour l’URSS qui voulait démontrer qu’elle était disposée à être une alliée politique des pays arabes. L’occasion se présenta en 1956 quand Israël, le Royaume-Uni et la France lancèrent une opération militaire contre l’Égypte en réaction à la nationalisation du canal de Suez.

Les Égyptiens agitèrent leurs poings et plaintifs s’écrièrent : “Russes, où sont vos avions ? Où sont vos armes ? Où sont vos soldats ? Pourquoi la Russie ne sauve-t-elle pas l’Égypte ? À cette époque, je ne pouvais pas comprendre ces réclamations. Ce n’est que plus tard, après avoir vécu deux autres guerres en Égypte, que je n’en fus rétrospectivement plus surpris. Toujours est-il qu’après ce qu’on a appelé l’“ultimatum Boulganine” et la retraite des agresseurs, la situation a radicalement changé pour nous. Nous avions acquis soudainement le statut de sauveurs et meilleurs amis de l’Égypte.
Extrait des mémoires de Vladimir Kirichenko, officier de renseignement soviétique.

L’URSS ne laissa en effet pas passer cette chance. Elle utilisa tous ses moyens diplomatiques et de propagande pour s’en prendre aux puissances occidentales. Cependant ce furent les menaces d’une intervention militaire soviétique et de l’utilisation de l’arme nucléaire pour défendre l’Égypte qui furent décisives. En novembre 1956, le chef du gouvernement soviétique envoya des messages aux leaders du Royaume-Uni, de la France et d’Israël, par lesquels il exprimait sa détermination à « user de la force pour terrasser les agresseurs ». Nasser dit à l’ambassadeur soviétique :

Le peuple égyptien a vu clairement encore et encore qui est son réel et véritable ami. La Grande-Bretagne et la France ont perdu le Moyen-Orient pour toujours. Les Arabes n’oublieront pas ces jours et en transmettront la mémoire de génération en génération.

L’aide soviétique pour la construction du haut barrage d’Assouan fut également d’une grande importance pour les Égyptiens. Il fait encore la fierté du pays et continue de fournir eau et électricité à la population. Pour les Égyptiens des années 1960, l’URSS était un grand pays qui avait aidé à stopper l’« agression tripartite » de 1956, donné des armes à l’armée égyptienne et fourni une aide massive pour la modernisation de l’économie.

Les débuts soviétiques en Syrie

L’exemple égyptien encouragea d’autres pays de la région à développer des relations avec l’URSS. En août 1957, la Syrie signait un accord de coopération économique et militaire avec l’URSS. L’Ouest réagit alors violemment et ses médias se mirent à annoncer le triomphe imminent du communisme à Damas. Les États-Unis et leurs alliés régionaux commencèrent à travailler sur un changement de régime. La Turquie avança ses troupes sur la frontière syrienne tandis que les Américains positionnèrent leur VIe flotte à l’est de la Méditerranée.

Pour le contrer, l’Union soviétique envoya une série de notes diplomatiques fermes au gouvernement turc, promettant que la Syrie recevrait en cas d’invasion l’assistance nécessaire due à une victime d’agression. Et Moscou ne se limita pas à des déclarations. En septembre 1957, des navires militaires soviétiques firent escale à Lattaquié. Parallèlement, l’Armée rouge entreprit des manœuvres d’ampleur dans le Caucase et en mer Noire. Finalement, les puissances occidentales abandonnèrent l’idée d’intervention directe dans les affaires intérieures de la Syrie.

La guerre de juin 1967

Au cours des années 1960, ces pays arabes reçurent une aide soviétique massive pour accroître leur potentiel militaire. Dans le même temps, la tension croissante avec Israël conduisit à une nouvelle guerre, qui commença le 5 juin 1967.

La troisième guerre israélo-arabe tourna en une défaite humiliante pour les armées arabes, doublée de la perte de larges portions de territoires. Malgré une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU enjoignant une cessation immédiate des hostilités, les forces israéliennes poursuivirent leur avance, occupèrent au sud toute la péninsule du Sinaï jusqu’au canal de Suez, au nord le plateau du Golan en menaçant Damas, et à l’est toute la Cisjordanie.

L’Union soviétique était cependant intervenue pour éviter un effondrement politique et stratégique des États arabes. Le 10 juin, elle rompait ses relations diplomatiques avec Israël et menaçait d’imposer des sanctions avec toutes les conséquences qui s’ensuivraient. Elle mit en garde les États-Unis : elle n’hésiterait pas à prendre des mesures militaires si Israël n’arrêtait pas le combat. Le même jour, les forces israéliennes cessèrent le feu sur tous les fronts.

La défaite des Arabes dans cette guerre a été d’abord la conséquence de l’attitude dédaigneuse de leurs dirigeants à l’égard de l’ennemi et leur surestimation de leurs propres armées. C’est ainsi que, par exemple, la destruction au sol — dès les premières heures de la guerre — de presque toute leur aviation est due à l’imprudence des militaires égyptiens. Cependant l’opinion publique arabe ainsi que de nombreux responsables politiques ont accusé l’Union soviétique, qui aurait prétendument fourni des équipements militaires dépassés et ne serait pas venue au secours de ses amis arabes.

Différentes opérations sans aucune explication des principes ou des procédures. Les officiers privilégiaient la formation des recrues en utilisant les punitions corporelles… En dépit du fait que la 21e division blindée était composée de soldats vétérans, les accidents étaient chose ordinaire. Lors des exercices sur le champ de tir, les équipages de char pouvaient oublier d’orienter correctement leur mitrailleuse coaxiale, mettant ainsi les officiers observant les cibles dans leur ligne de tir. De même les conducteurs de char oubliaient de boutonner correctement leur casque et se blessaient à la tête. Une fois, le commandant Sklyarenko s’est plaint que ses élèves de l’unité d’artillerie avaient fourni pour le tir les coordonnées de son poste de commandement à la place de celles de la cible.
Extrait des mémoires de V. P. Klimentov, ancien interprète militaire à la 21e division blindée.

Les dirigeants soviétiques ont clairement exprimé lors de la guerre de 1967 qu’ils ne permettraient pas l’effondrement des régimes arabes amis. Le potentiel de combat des armées égyptiennes et syriennes a été rapidement redressé par la fourniture massive d’armements et le déploiement de davantage de conseillers. « Grâce à l’aide soviétique, nous avons pleinement rétabli la puissance défensive de la République arabe unie, et nous sommes capables maintenant de conduire des opérations militaires d’envergure en réponse aux attaques israéliennes », déclarait Nasser en avril 1970. En mars 1969, les Égyptiens entamèrent ce qui s’est appelé la « guerre d’usure » contre Israël, sous la forme d’échanges de tirs d’artillerie, de combats aériens et de raids de commandos. Cependant, grâce à la supériorité de son armée de l’air, Israël prit le dessus rapidement, et même les villes situées loin à l’intérieur du territoire égyptien furent soumises à des raids aériens.

En 1969, l’armée de l’air égyptienne a perdu 68 avions en combats aériens, contre seulement 34 pour Israël. Alors que les duels aériens ou les combats de petits groupes finissaient généralement avec des pertes équivalentes de chaque côté, l’aviation israélienne était manifestement la plus forte dans les combats en groupes importants à cause de sa meilleure organisation tactique et sa meilleure coordination. Cela lui apporta la supériorité aérienne.
Extrait des mémoires de V. Elchaninov, officier pilote soviétique qui servit en Égypte en 1969-1970.

Le résultat est qu’en décembre 1969, Nasser demanda à l’Union soviétique des unités de défense antiaérienne. En réponse, Moscou réalisa « l’opération Caucase » qui consistait en l’envoi en Égypte en février 1970 de 18 batteries de missiles SA 3, matériel qui était à l’époque le système missile de défense aérienne le plus avancé de l’URSS (il n’avait encore été livré à aucun pays ami de l’URSS, pas même au Vietnam communiste), de 70 chasseurs MIG 21 MF (qui était une nouvelle version du MIG 21, pouvant emporter 4 missiles air-air au lieu de deux seulement, et équipé d’un nouveau double canon de 30 mm) et de 10 MIG 21 R, dédiés aux missions de reconnaissance aériennes. Tous ces avions étaient pilotés par des pilotes soviétiques expérimentés, mais étaient formellement la propriété du gouvernement égyptien, avec des cocardes égyptiennes. Les effectifs en Égypte des personnels soviétiques atteignirent 20 000 personnes. Mais « l’opération Caucase » ne fut pas sans pertes. Les Israéliens abattirent en combat aérien des avions pilotés par des Soviétiques. Environ 40 Soviétiques moururent, accidents inclus.

L’efficacité des unités soviétiques de défense antiaérienne était tel — près d’une trentaine d’avions israéliens furent abattus — que les Israéliens furent contraints de mettre un terme à leurs raids aériens et acceptèrent finalement un cessez-le-feu.

Le virage à l’ouest de l’Égypte

Le soutien soviétique a aidé le régime de Nasser à survivre à trois épreuves, en 1956, 1967 et 1970. Tant que Moscou soutenait les Arabes contre l’Occident et Israël, l’influence soviétique dans la région était forte. Cependant le successeur de Nasser, Anouar Al-Sadate, traita l’Union soviétique différemment. Pour lui, si l’Égypte avait besoin du plus d’armement soviétique possible, elle devait compter, pour son avenir à long terme, sur les États-Unis dont on pouvait espérer non seulement un généreux soutien économique, mais aussi une aide pour la récupération des territoires occupés par les Israéliens, à savoir la péninsule du Sinaï.

Les négociations pour la livraison d’armements modernes avaient lieu en permanence. Rares étaient les conversations de notre ambassadeur avec le président sans une discussion sur les plus récents armements. Très souvent, en réponse à son “Bonjour, monsieur le président”, l’ambassadeur entendait : “Où sont les armes, ambassadeur ?”
Extrait des mémoires de Vladimir Kirpichenko, officier de renseignement soviétique.

Les dirigeants soviétiques prirent la mesure du changement d’attitude du Caire et le flot des livraisons d’armements commença à baisser. Cela encouragea Sadate à rompre ouvertement les relations avec Moscou. Le 7 juillet 1972, il demanda le départ d’Égypte de 15 000 conseillers militaires soviétiques.

Une partie du public arabe était exaltée. Mais l’euphorie ne dura pas longtemps. Deux semaines plus tard, des messages de l’armée commencèrent à arriver selon lesquels les spécialistes arabes étaient incapables de mettre en œuvre différents équipements militaires, y compris les avions. L’aptitude au combat des forces armées déclinait sévèrement. Dans ces circonstances, les autorités égyptiennes se trouvèrent forcées à faire appel à nous pour les aider.
Extrait des mémoires de A. V. Ena, membre d’un groupe de spécialistes soviétiques en aviation.

Pourtant Moscou espérait encore une poursuite de la coopération avec Le Caire et continua donc à fournir une assistance militaire et économique. Les ports égyptiens étaient importants pour les activités de la flotte soviétique en Méditerranée qui faisait contrepoids à la 6e flotte américaine et protégeait l’Union soviétique d’attaques venant du sud.

La guerre israélo-arabe de 1973

Le 6 octobre 1973, ne pouvant plus attendre davantage le retour des territoires occupés par des voies politiques, les Arabes commencèrent une nouvelle guerre avec Israël, communément nommée « guerre du Kippour »1. Ils espéraient vaincre l’armée israélienne par une attaque-surprise et restaurer leur prestige. La guerre tourna cependant en une nouvelle défaite humiliante et l’URSS dut encore une fois intervenir pour sauver les armées égyptienne et syrienne d’un effondrement total.

Au début de la guerre, les Israéliens repoussèrent l’offensive syrienne sur le plateau du Golan et, par leur contre-offensive, menacèrent Damas. Ils n’osèrent cependant pas aller plus loin, parce que le système de défense antiaérienne rapidement déployé avec l’aide soviétique les empêcha d’acquérir la maîtrise de l’espace aérien. Des pertes tangibles au sein de l’aviation contraignirent les Israéliens à stopper leurs raids sur Damas.

Pour sauver ses alliés arabes, Moscou mit en place un pont aérien pour livrer armements et munitions à l’Égypte et à la Syrie. Cette fois, les militaires soviétiques ne participèrent pas directement aux combats en première ligne. Outre la fourniture de nouveaux équipements militaires, ils réparaient les véhicules endommagés et opéraient eux-mêmes les systèmes de défense antiaérienne. La marine soviétique était concentrée en Méditerranée orientale. Ses navires protégeaient les convois maritimes d’armements, mais créaient aussi une pression supplémentaire sur Israël.

L’Égypte reçut une assistance d’urgence variée (les habitants du Caire se souviennent bien que lors de la fermeture de l’aéroport du Caire, toutes les demi-heures vrombissait dans l’air un avion soviétique gros porteur Antonov 22) ; le président était constamment consulté sur des questions politiques liées au conflit ; quand le président a demandé urgemment d’organiser un cessez-le-feu, l’Union soviétique, malgré les conditions infiniment moins favorables que celles qui existaient auparavant, a été capable de le faire en usant de toutes ses capacités et de toute son autorité.
Extrait des mémoires de l’ambassadeur soviétique en Égypte Vladimir Vinogradov.

En partie grâce aux efforts de l’URSS, le Conseil de sécurité de l’ONU adopta le 23 octobre une résolution demandant la cessation immédiate des hostilités. Cependant, les troupes israéliennes qui avaient franchi le canal de Suez continuèrent à avancer et encerclèrent l’une des armées égyptiennes. En réaction, l’URSS prit la décision unilatérale de mettre en alerte sept divisions aéroportées. C’était un signal à l’adresse des États-Unis et d’Israël que Moscou ne permettrait pas la défaite de l’Égypte. Les Israéliens stoppèrent leurs opérations militaires.

Une fois encore, en 1973, l’Union soviétique aida les Arabes à éviter une défaite totale. Elle ne put cependant entraver le changement de politique étrangère que le président Sadate avait initié. En mars 1976, Sadate annonçait la rupture du traité soviéto-égyptien d’amitié et de coopération. En octobre 1977, le paiement des dettes de guerre était suspendu pour dix ans. Les relations avec l’URSS furent gelées. En 1981, Sadate envoya même de l’aide aux moudjahidines afghans qui combattaient l’Armée rouge.

Opération « Caucase 2 »

Avec la dégradation des relations soviéto-égyptiennes dans les années 1970, les liens avec la Syrie revêtirent pour l’URSS une importance croissante. Ainsi, lorsque les Israéliens détruisirent en 1982 la défense antiaérienne syrienne dans la vallée de la Bekaa, l’Union soviétique déploya en Syrie le système missile de défense antiaérienne longue portée SA 5 et plusieurs milliers de militaires soviétiques.

Plus d’une fois, nous avons vu de nos propres yeux comment les avions qui s’approchaient de la frontière syrienne en venant d’Israël ou de la Bekaa “peignaient” des rails blancs dans le ciel. Ils finissaient avec des boucles qui montraient clairement que les avions faisaient demi-tour. Cela arrivait toujours dès que nos lanceurs de missiles se tournaient en direction des cibles en approche. Extrait des mémoires du lieutenant-colonel S. I. Kachko.

Les Israéliens perdirent la maîtrise du ciel en Syrie. Deux ans plus tard, alors que la tension s’amenuisait, la plupart des équipements et des personnels militaires étaient rapatriés de Syrie.

Le destin ultérieur des relations soviéto-syriennes et des relations soviéto-arabes en général n’a pas tant été déterminé par les événements régionaux mais plutôt par ce qui se passait en URSS, avec le début de la perestroïka au milieu des années 1980. Avec l’affaiblissement de l’économie soviétique et l’amélioration des relations avec les États-Unis, Moscou était surtout préoccupé par des questions intérieures et ne voyait plus l’intérêt d’un engagement coûteux au Proche-Orient. L’aide militaire et économique déclina rapidement. Les États arabes, qui étaient habitués à un soutien quasiment gratuit, rechignèrent devant la nouvelle approche économique de marché de la nouvelle direction soviétique. Ainsi les liens s’affaiblirent, pour virtuellement disparaître début 1990.

1NDLR. Dite aussi « guerre d’octobre » en arabe, ou encore guerre israélo-arabe de 1973.

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