Marquées par des influences mutuelles et des conflits, les relations irako-iraniennes comptent parmi les plus anciennes qui soient entre deux civilisations voisines. À l’époque sumérienne babylonienne, l’Iran était soumis aux tout premiers empires irakiens, et les religions anté-monothéistes y ont laissé une empreinte profonde. Par la suite, la montée de l’empire perse a abouti en 639 av. J.-C. à l’occupation de Babel. Ces contrées, irakiennes d’abord, puis iraniennes, ont cédé devant les conquêtes islamiques (636 apr. J.-C.), avant d’entrer dans le giron de l’empire abbasside qui avait Bagdad pour capitale. Enfin, l’État safavide a émergé après 15011 et s’est arrogé les territoires de l’Iran. En échange, l’Irak est occupé par les Ottomans ; un Irak dont la situation délétère à l’époque rappelle celle d’aujourd’hui — toutes précautions comparatives prises en compte.
« Rupture civilisationnelle »
L’Irak est soumis à une contrainte dont la méconnaissance égare l’observateur extérieur. Pour des raisons constitutives propres, ce pays est marqué par des périodes de « rupture civilisationnelle », du fait de sa structure complexe et sensible. En effet, celle-ci exige un système sophistiqué, hautement maîtrisé, de réseaux d’irrigation et de barrages, ainsi qu’un contrôle très strict des rives du Tigre et de l’Euphrate. Les mouvements de crues et de décrues des deux fleuves ne correspondent pas aux cycles des cultures et peuvent s’avérer très destructeurs à la montée des eaux. La gestion d’une telle situation nécessite le maintien d’un équilibre délicat entre le cadre du pouvoir politique au sommet et la société égalitaire, guerrière et autonome à la base. Lorsque cet équilibre est rompu, ce sont les fondements de la civilisation dans son ensemble qui s’effondrent, ouvrant la voie au chaos et aux guerres internes. Ce fut le cas sous les dynasties safavide puis ottomane, l’Irak venant à peine de sortir de la seconde période de rupture provoquée par l’occupation de Badgad par l’armée mongole de Houlagou Khan, en 1258. Ladite période s’étendit jusqu’au XVIIe siècle, quand la nouvelle configuration de la société commença à émerger sous la forme d’alliances tribales — la première et la plus importante d’entre elles étant l’alliance des tribus de Muntafiq.
Des préjugés idéologiques dans la recherche universitaire ont longtemps écarté une seconde spécificité constitutive, à savoir que l’Irak s’est structuré à partir de son sud actuel, selon des mécanismes qui président à la formation des civilisations de ces contrées. Constitué sous la dynastie des Obeïdites (886-912) à proximité de l’actuelle Bassora, l’Irak engloba, au cours du premier cycle de civilisation suméro-babylonienne, la ville de Sumer à l’extrême sud de la Mésopotamie. Après la conquête islamique, elle s’étendait sur Bassora, Koufa et Ard Al-Sawad, mais pas encore jusqu’à Bagdad. Le choix de Bagdad comme centre de pouvoir s’est imposé progressivement, comme moyen d’échapper à un environnement clanique collectiviste peu accueillant et hostile à l’État. Il faut dire que la population de Bagdad ne présentait pas les mêmes caractéristiques que celles qui lui étaient voisines, méfiantes à l’égard de tout pouvoir extérieur qui n’émanait pas directement de leurs propres structures. De fait, fondée à Koufa, la dynastie abbasside se trouva confrontée à des soulèvements, qui contraignirent ses fondateurs à changer de centre de pouvoir. Le nouveau centre, Ramadi, n’était pas plus accueillant ; les fondateurs choisissent alors une région du nom d’Al-Hachimiya, dans la région du Moyen Euphrate. Là encore, contestations et soulèvements ne tardèrent pas à les repousser vers Bagdad.
Dans le troisième cycle civilisationnel, celui que connaît l’Irak contemporain, nous relevons la résurgence des manifestations dans le sud du pays, là même où est née la civilisation sumérienne, dans le Muntafiq ou Zi Qar, selon la terminologie officielle.
Le complexe persan
Les Iraniens, notamment dans leur composante persane, nourrissent deux types de ressentiment : celui d’avoir échoué à marquer la région de leur empreinte culturelle, et celui de ne pas avoir préservé leur propre culture, qu’ils ont abandonnée au profit de l’islam, projet spirituel et culturel arabe. Ce projet a mis un terme à la présence de la culture et des religions persanes et appauvri la langue persane. Rappelons que les Perses avaient historiquement fondé un empire fort dont l’influence s’étendait jusqu’en Grèce, mais qu’ils avaient perdu la compétition culturelle et religieuse au fil des invasions.
La politique iranienne est marquée par la persistance d’atavismes persans chez une partie des Iraniens et se traduit par une contradiction insoluble. D’une part, il y a la nécessité de s’affirmer au niveau national à travers l’islam, religion venue d’ailleurs. D’autre part, il y a l’aspiration impériale, marquée par la glorification d’un empire disparu au fil de l’histoire.
De fait, dans la mesure où l’Irak est proche de l’Iran et à même de le concurrencer, les liens entre les deux pays sont demeurés très complexes. Leur relation est marquée par des tentatives d’affaiblissement de l’autre et de domination, comme si l’un ne pouvait se relever sans mettre l’autre à genoux. Ainsi, en 1921, l’Iran fut le seul pays à s’abstenir de reconnaître l’État établi par les Britanniques en Irak, et ne le reconnut qu’en 1929. En revanche, c’est avec enthousiasme que Téhéran admet l’Irak actuel, sous la férule américaine, et y développe autant de relations que possible, et pour cause : l’Irak n’est plus une entité nationale. L’État moderne établi en 1921 a disparu avec l’invasion américaine, au profit d’une situation où règnent des forces infraétatiques dont, au premier chef, les diverses confessions.
L’anéantissement de l’Irak actuel a été le plus beau cadeau fait par les États-Unis à l’Iran. Alors qu’il subissait un embargo économique imposé par les pays occidentaux, l’Iran a trouvé en Irak un véritable débouché économique. La balance commerciale iranienne se chiffre positivement à 18 milliards de dollars. Tel est l’objectif recherché par Téhéran : consolider ses rapports avec un Irak qui brille davantage par son absence que par sa productivité économique, et en faire son premier partenaire commercial et le plus faible. L’Irak a été (est) le poumon économique de l’Iran sous sanctions.
La situation établie par les États-Unis en Irak est on ne peut plus propice à l’Iran, d’autant que les forces infraétatiques y voient la possibilité de s’épanouir et de prospérer. Du fait de la stabilité politique en Iran (renforcée par le poids de la superficie et de la démographie iraniennes), la relation avec la communauté chiite irakienne paraît une évidence, dans deux des quatre pays au monde où la confession chiite est majoritaire (les deux autres étant l’Azerbaïdjan et Bahreïn). De même, la prépondérance de la présence iranienne en Irak se pose comme une réalité indéniable, bien que placée sous surveillance américaine, et en dépit de l’hostilité historique des Irakiens.
La doctrine du Velayat-e faqih
Pour autant, en dépit de la situation singulière de l’Irak actuel, l’Iran ne jouit pas d’un blanc-seing pour ses privilèges. Il est facile de constater que les courants et milices irakiens proches de l’Iran évitent, voire s’abstiennent de se réclamer publiquement du velayat-e faqih — wilayat al-faqih en arabe —2. En effet, ce principe de gouvernance ne bénéficie d’aucune popularité auprès des Irakiens chiites, en particulier auprès du clergé de Nadjaf, et de l’autorité spirituelle suprême, Ali Al-Sistani. Ce dernier persiste à défendre des positions que la presse européenne perçoit comme l’expression d’une forme de « nationalisme chiite » irakien. En réalité, cette position ne fait que confirmer une tradition bien ancrée à Nadjaf, inscrivant Sistani dans la lignée de son prédécesseur Abou Al-Kassim Al-Khoi. Ce dernier avait persisté dans son rejet du velayat-e faqih, alors même que la révolution iranienne battait son plein à l’époque de Khomeiny.
Rappelons que la marja’iyya — la communauté des marja’ ou « sources d’imitation », les plus hautes autorités dans le chiisme qui ont le titre de « grand ayatollah » — du gouvernorat de Nadjaf s’est construite sur la base d’une divergence théologique de fond avec le chiisme iranien. Le chiisme irakien actuel est en effet le fruit d’un processus récent qui remonte au XVIIIe siècle, dont l’émergence renvoie à un contexte propre à l’histoire politique du pays. À cette époque, dans un contexte de construction étatique de l’Irak moderne, une période de renouveau religieux s’ouvrit pour le clergé de Nadjaf, après une première période tribale au cours de laquelle il avait entrepris une campagne de conversion au chiisme auprès des tribus majoritairement sunnites d’Ard Al-Sawad. En échange, il s’était laissé imprégner de la nature participative et égalitaire des tribus, en adoptant à l’identique les formes des relations internes non autoritaristes et consultatives. Nadjaf émergea comme ville-État sainte, le clergé refusant de s’y attribuer le monopole de la violence légitime. Les unités combattantes égalitaires y étaient liées par la puissance du dogme. Pour s’assurer une meilleure union avec l’environnement tribal, Nadjaf étudia le système de définition de l’autorité religieuse et inventa un système non autoritariste, situé aux antipodes du projet safavide.
Les Safavides, quant à eux, s’attribuèrent les services de théologiens, afin de conforter les assises de leur légitimité. Cette pratique remonte à la fondation de la dynastie safavide au XVIe siècle : le fondateur, Chah Tahmasab Ben Ismaïl, convoqua auprès de lui le théologien Al-Muhaqqiq Al-Karaki, originaire du Jabal Amel libanais. Le clergé de Nadjaf réagit vigoureusement à cette situation dans un ouvrage signé d’un théologien du nom d’Al-Quteifi : dans cet ouvrage, la caution apportée par le théologien à l’autorité du gouvernant, ce dernier fût-il chiite, est rejetée en bloc.
Aux yeux du clergé, le velayat-e faqih khomeinite est une réplique de celle des Safavides et à ce titre, rejetée. Notons que la marja’iyya de Nadjaf est devenue l’autorité théologique de référence pour le chiisme dans le monde, tant pour l’ijtihad, du taqlid que de la hawza, y compris pour la ville sainte iranienne de Qom, centre du chiisme iranien. Elle l’est restée, même après l’effondrement de la dynastie safavide en 1743. Ce qui nous renvoie à la domination du modèle arabe irakien évoqué ci-dessus, et révèle la profondeur des divergences structurelles entre les deux pays.
Le courant sadriste
La marja’iyya n’est pas seule à refuser le velayat-e faqih au profit d’une lecture proprement irakienne du chiisme. Le courant sadriste large et représentatif des catégories sociales défavorisées et de la jeunesse chiite revendique également le legs intellectuel des deux grands penseurs islamiques, Mohamed Bakr Al-Sadr et Mohamed Sadeq Al-Sadr. Ils ont été tous deux porteurs d’un renouveau théologique apparu au cours des années 1950 dans le chiisme irakien, et d’un souffle qui allait nourrir des mouvements islamiques chiites développés en dehors, et parfois en opposition à la marja’iyya traditionnelle.
En tête de ces mouvements se trouve le parti Al-Dawa al-islamiyya (Parti islamique de la prédication), auquel appartiennent les trois premiers ministres irakiens successifs depuis 2006, Ibrahim Al-Jaafari, Nouri Al-Maliki et Haïdar Al-Abadi. Aussi, lors des dernières manifestations appelant aux réformes et menées principalement par le courant sadriste, le slogan « Iran, barra ! barra ! » (Iran, dehors ! dehors !) a été entonné par des dizaines de milliers d’adhérents. C’est loin d’être un fait anecdotique et revêt incontestablement de profondes significations, dont le débat sur la place du clergé et du confessionnalisme politique au sein de l’État n’est pas des moindres.
Dans un pareil climat, l’Iran se trouve contraint de recourir aux services de renseignement. Selon certains rapports, ils disposent en Irak de dix-huit bureaux sous des noms divers, y compris des associations caritatives, des centres qui accordent des aides financières aux plus démunis et organisent des pèlerinages vers des lieux saints du chiisme. On parle de 5 700 logements loués pour faciliter le travail des agents de renseignement iraniens et de cent millions de dollars débloqués pour leur action en Irak. L’Iran s’est chargé d’approvisionner l’Irak en matériel et en armes, notamment à partir de 2014, après l’occupation de Mossoul et de nombreux gouvernorats irakiens par l’organisation de l’État islamique (OEI).
Néanmoins, le président de l’organisation pro-iranienne Badr3, Hadi Al-Amiri, a déclaré que le gouvernement irakien s’acquittait intégralement du prix des armes livrées par l’Iran. À ce propos, il convient de relever la déclaration du patron des services des renseignements irakiens, Mohammed Al-Chahwani qui s’oppose à l’ouverture d’un bureau de renseignement dans le sud de l’Irak au motif qu’un tel bureau serait préjudiciable à la sûreté nationale.
Quant aux milices pro-iraniennes, comme l’imposante organisation Badr, ou d’autres plus petites telles qu’Asaïb Ahl Al-Haq (Ligue des vertueux) et le Hezbollah irakien, elles prétendent incarner la « résistance irakienne », arguant du fait que l’Iran seul s’oppose à l’occupation américaine et porte assistance à ceux qui poursuivent cet objectif. Pourtant, ces mêmes milices ne peuvent exprimer publiquement une telle opinion : l’Iran ne veut pas fournir de preuve d’un quelconque appui apporté aux organisations armées opposées aux États-Unis. En effet, cette question fait l’objet d’un calcul très subtil dans le contexte des relations sensibles entre Iran d’une part et Washington et plus largement l’Occident, d’autre part.
Commerce florissant sous embargo
Au chapitre des relations commerciales, les Iraniens sont moins précautionneux. C’est ainsi que l’attaché commercial iranien a déclaré, dans une conférence de presse tenue le 22 juin 2015 à Bagdad, que les échanges commerciaux entre les deux pays se chiffrent à dix-huit milliards de dollars, dont six de produits non pétroliers ; de plus, selon lui, 80 % des services techniques et d’ingénierie en Irak sont assurés par les compagnies iraniennes. Enfin, il a dit s’attendre à ce que les échanges commerciaux s’élèvent à vingt milliards de dollars.
Les échanges commerciaux entre l’Iran et l’Irak sont passés de 1,6 milliard en 2006 à 8 millions en 2010, et le déséquilibre de la balance commerciale n’a cessé de se creuser en faveur de l’Iran. L’Irak exporte vers l’Iran dattes, cuir et soufre et importe d’Iran voitures, carburant, matériel médical et matériaux de construction. Un déséquilibre qui rend compte de l’effondrement de l’économie irakienne, totalement paralysée depuis l’écroulement de l’État au lendemain de l’invasion américaine. L’essentiel des infrastructures industrielles et productives est détruit, et la productivité dans le pays est faible.
Sur ce chapitre, certains responsables irakiens sympathisants de l’Iran font montre d’empathie envers la République islamique qui subit les sanctions occidentales, au point de comparer la situation de l’Iran à celle de l’Irak sous embargo entre 1991 et 2003.
Ainsi, pour comprendre l’influence iranienne en Irak, il est indispensable de prendre en compte la condition exceptionnelle du pays, marquée par le délitement. La destruction des infrastructures permet à l’Iran d’exercer en Irak une influence soumise à conditions. Certes, la reconstruction nationale est une préoccupation évidente pour l’Irak, de même que l’Iran sait que la situation irakienne actuelle n’est pas vouée à l’éternité. En outre, l’Iran a pleinement conscience de l’impossibilité de mettre l’Irak entièrement sous sa coupe : c’est un pays de quarante millions d’habitants, qui lui a fait la guerre la plus longue (1980-1988) entre deux États depuis la seconde guerre mondiale — une guerre soldée en partie à l’avantage de l’Irak, alors que la population irakienne faisait le tiers de la population iranienne.
Faire durer le chaos irakien
Pour toutes ces raisons, la stratégie iranienne vise à faire durer les conditions actuelles en Irak. Cette stratégie a été particulièrement tangible l’été 2015, au moment des grandes manifestations et des rassemblements qui réclamaient des réformes politiques. Téhéran a déployé ses forces pour empêcher tout changement dans la forme actuelle du pouvoir, basé sur la répartition confessionnelle selon des quotas. En effet, les positions américaine et iranienne se sont rejointes pour protéger le premier ministre actuel Haïdar Al-Abadi, si bien que l’Iran a pu faire pression sur les députés et les responsables des groupes parlementaires. Cette même convergence d’intérêts a probablement incité les Américains à avaliser la libération de la ville de Fallouja de l’emprise de l’OEI, alors qu’ils y étaient jusque-là défavorables. La libération de Fallouja a fourni à Abadi une victoire et lui a permis de consolider sa position afin de venir à bout du mouvement de revendications populaires. Les nouvelles manifestations ont confirmé le rapprochement des positions iranienne et américaine sur le mode de gouvernance de l’Irak, et conforté le système de quotas confessionnels. Le maintien d’un Irak paralysé et déchiré répond aux objectifs des deux puissances.
Les relations irako-iraniennes sont riches et diverses. Retenons une dimension essentielle : les visites des lieux saints de Nadjaf et de Kerbala. Au cours des festivités religieuses, les Iraniens passent les frontières sans visa par millions, privant l’État irakien d’une source importante de revenus.
La question principale est de savoir si un nationalisme irakien est en passe d’émerger. Si oui, quel chemin ce nationalisme prend-il ? Le clergé chiite de Nadjaf, ou encore des forces laïques transconfessionnelles prendront-elle part à cette entreprise qui risque d’être longue, semée d’embûches, et à contre-courant des intérêts iraniens et américains ? Une telle probabilité implique que l’Irak à venir soit pluraliste et unifié : c’est une conviction de plus en plus partagée, et qui va en se renforçant.
Pourtant une telle probabilité induit aussi l’émergence d’un modèle tiers, différent des deux modèles politiques de la région : le premier, laïc et marqué par des expériences importées, et le second, portant le sceau du religieux. Ce modèle tiers serait à la fois un coup porté dans le flanc du wahhabisme et du khomeinisme. Les acteurs nécessaires à la création du contexte sont connus : le clergé de Nadjaf, le courant sadriste, les forces civiles dans le pays se rapprochent de plus en plus. Ces forces sont en passe de former un seul front d’action, uni contre la corruption et particulièrement hostile au système confessionnel des quotas.
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1Originaire d’Azerbaïdjan, fondé par un soufi, Safi Al-Dine Al-Ardabili, contrairement aux affirmations de certains salafistes.
2Le velayat-e faqih ou « gouvernement du docte » est défendu par une partie seulement de la hiérachie chiite. Selon la doctrine du chiisme duodécimain, après la mort du prophète Mohammed et des douze imams qui lui ont succédé, le dernier d’entre eux s’est « retiré » tout en restant en vie. En attendant la fin des temps et le retour de l’« imam caché », durant la période de la « Grande Occultation », qui doit guider la communauté des croyants. Selon l’ayatollah Khomeiny et les partisans du velayat-e faqih, ce rôle revient au faqih, au docte, vicaire de l’« imam caché » et délégataire de la souveraineté divine.
3Milice fondée initialement en Iran durant la guerre Iran-Irak.