Cinéma

« Proche-Orient : ce que peut le cinéma »

© UNRWA, Khalid Atif Hasan.

« La douleur et la sidération, mais aussi la solidarité avec tous les peuples qui souffrent renforcent notre volonté à poursuivre quoi qu’il arrive. » C’est avec l’autorisation de la préfecture de police et de la mairie de Paris que la 7e édition de la biennale « Proche-Orient : ce que peut le cinéma » se tiendra comme prévu du 20 au 29 novembre au cinéma d’art et d’essai Les 3 Luxembourg. Initialement dédiée à Stéphane Hessel et à « tous les réfugiés », elle l’est désormais « à toutes les victimes des attentats et des guerres, notamment à Paris, au Liban, en Syrie, en Palestine... ».

Durant 10 jours, le cinéma proposera une quarantaine de films documentaires et de fictions, courts et moyens métrages d’Égypte, d’Irak, d’Iran, d’Israël, de Libye, de Palestine et de Syrie, pour la plupart inédits en France. Mais la « marque de fabrique » de la biennale, ce sont les débats quotidiens qu’elle organise. Au programme cette année, Israël et la Palestine, la Syrie, le chaos libyen, la situation des femmes aujourd’hui en Égypte, l’accord historique sur le nucléaire iranien, l’origine irakienne de l’organisation de l’État islamique, le Liban submergé par les réfugiés syriens. Les intervenants sont des ex-diplomates, des blogueurs activistes, des historiens, des chercheurs et des universitaires.

The Wanted 18 (Les 18 fugitives) de Amir Shomali, sélectionné aux Academy Awards pour représenter la Palestine, ouvrira la manifestation. Ce documentaire canadien-palestinien est un film sur la résistance pacifique au quotidien des habitants d’un village palestinien à côté de Bethléem pendant la première intifada. Le débat qui s’ensuivra, avec Leila Shahid, ex-déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne et le journaliste et écrivain Dominique Vidal, posera la question : quels leviers peuvent apporter la paix au conflit israélo-palestinien ?

Les 18 fugitives - (Bande-annonce) - YouTube

Si le conflit israélo-palestinien est au premier plan, ce n’est pas seulement parce que la fondatrice de la biennale et ancienne propriétaire du cinéma Les 3 Luxembourg, Janine Halbreich-Euvrard, a travaillé sur le sujet pendant de nombreuses années, notamment avec des cinéastes israéliens et palestiniens comme Sobhi El Zobaidi, Simone Bitton, Tawfik Abou Weil, Mai Masri, Ram Loewy, Avi Mograbi ou Georges Khleifi. Sans renoncer à affirmer la centralité de la question palestinienne, la manifestation s’est toutefois largement ouverte sur toute la région depuis plusieurs années, en particulier depuis les « printemps arabes » de 2011.

« Le cinéma reste un instrument privilégié pour tous ceux qui entendent opposer une logique de paix, donc de dialogue, à la logique de guerre qui, pour l’instant, prévaut », écrit Janine Halbreich-Euvrard dans son éditorial. En tous cas, ce « voyage cinématographique » arrive à point nommé pour offrir aux spectateurs parisiens bien d’autres images et bien d’autres questionnements que ceux que diffusent en boucle les médias. À ne rater sous aucun prétexte, donc.

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