Syrie : le point sur la bataille de Qoussair

Où est Qoussair ?

Ville située près de Homs, à quelques kilomètres de la frontière avec le Liban. Elle occupe une position stratégique. Elle permet aisément de rentrer et sortir du Liban.

Début des combats ?

L’assaut de l’armée syrienne contre la rébellion installée à Qoussair a débuté le dimanche 19 mai. Il n’est pas terminé1

L’armée régulière avait pris position dans les alentours depuis plusieurs semaines. Elle contrôlait depuis une dizaine de jours la zone d’al-Tal, qui domine Qoussair.

Qui combat ?

D’un côté, des groupes de la rébellion qui contrôlaient la ville depuis une année (notamment la brigade Farouk relevant de l’Armée libre syrienne) ; en face, l’armée syrienne assistée de combattants se revendiquant du Hezbollah et les Forces de la défense nationale (milice paramilitaire créée par le régime). L’aviation est intervenue. Il y aurait une centaine de morts des deux côtés.

Issue ?

Tout le monde s’accorde à dire que le régime va reprendre le contrôle de la ville dans les heures ou les jours à venir.

Réactions arabes ?

La Ligue arabe a convoqué une réunion pour jeudi 23 mai pour évoquer la conférence internationale dans le contexte de la situation sur le terrain, notamment à Qoussair.

Contexte politique et diplomatique ?

L’assaut de Qoussair est intervenu au lendemain du jour où Bachar al-Assad a déclaré qu’il ne quitterait pas le pouvoir2. Personne ne croit que la conférence internationale, destinée à mettre fin au conflit par un accord entre le régime et la rébellion, puisse réellement se tenir début juin. Le fossé se creuse entre chiites et alaouites, combattant pour le régime, et sunnites qui forment le gros de la rébellion. Le président Assad a récemment fait valoir que son gouvernement n’utilisait les services « d’aucun combattant extérieur à la Syrie, ni d’autres nationalités, et n’avait besoin d’aucun autre État arabe ou étranger »3. La participation du Hezbollah aux combats rend caduque la politique de non-intervention du Liban. Pire, le Front al-Nosra avait menacé, il y a plusieurs semaines, de prendre Beyrouth pour cible si le Hezbollah ne cessait pas ses opérations en Syrie.

Conséquences ?

La chute de Qoussair permettra à Damas de reprendre le contrôle de la zone frontalière du Liban. Elle affaiblira la rébellion à Homs et dans la partie ouest de la Syrie. Elle offrira au régime la possibilité de choisir ses prochaines cibles. Elle modifiera la lecture des événements en replaçant les loyalistes au centre du jeu. Elle est susceptible de provoquer en Syrie des représailles à l’encontre des alaouites et des chiites4 et réalimente déjà les troubles à Tripoli entre alaouites et sunnites.

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