

À la veille du premier cessez-le-feu à Gaza, en janvier 2025, Orient XXI avait enregistré un entretien avec le chirurgien palestinien Dr Ghassan Abou Sitteh, qui affirmait : « Le génocide perdurera malgré l’arrêt des combats. » Il entendait par là que, même si les opérations militaires s’arrêtaient, les conditions minimales de vie n’étaient pas suffisamment réunies pour empêcher que les Palestiniens de l’enclave continuent de mourir.
Plus d’un mois après la conclusion de la première phase du nouveau cessez-le-feu à Gaza le 9 octobre, nous constatons que, non seulement le propos du Dr Abou Sitteh se vérifie, mais que même les opérations militaires ne se sont pas arrêtées. Comme l’écrivait notre correspondant à Gaza, Rami Abou Jamous, dans son Journal de bord, « le quotidien est rythmé par les déclarations des dirigeants israéliens ». À l’instar de ce que vit le Liban voisin depuis novembre 2024, où le cessez-le-feu a été violé plus de 6 800 fois par Israël selon la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), faisant plus d’une centaine de tués, les bombardements israéliens font toujours partie du quotidien des habitants de Gaza. Le nombre de tués depuis le nouveau cessez-le-feu est d’au moins de 245 personnes, faisant monter le bilan — officiel, en attendant de déblayer les ruines — à près de 70 000 morts.
Parallèlement à ce qui se passe là-bas, il y a ce qui se joue ici, en France. Est-ce un retour à la répression tous azimuts de l’automne 2023 ? Parallèlement à l’offensive judiciaire contre les militants, l’annulation du colloque sur la Palestine organisé par le Collège de France et le Centre arabe de recherche et d’études politiques (CAREP), la censure du texte du sociologue palestino-français Sari Hanafi dans Le Monde que nous avons publié sur notre site et les attaques à l’encontre de la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les Territoires palestiniens occupés Francesca Albanese en disent long sur la volonté de condamner au silence toute initiative solidaire des Palestiniens. Nous avions cru à une certaine évolution du discours politique et médiatique, sous pression des opinions publiques. La parenthèse a-t-elle été refermée ? Il n’y aurait donc plus rien à voir et pas grand-chose à dire ?
Or, les conditions qui ont permis une guerre génocidaire contre la population palestinienne de Gaza n’ont pas disparu. Elles se résument en un blanc-seing donné au colonialisme et à l’expansionnisme israélien, malgré quelques velléités de sanctions, ici ou là. Le nettoyage ethnique se poursuit d’ailleurs en Cisjordanie, jour après jour, méthodiquement, par l’entreprise de colons plus que jamais déchaînés, encadrés par l’armée israélienne. Sans oublier la Syrie, où Israël grignote le territoire et terrorise la population du Golan dont les terres n’ont pas (encore) été annexées.
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