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Lettre ouverte aux députés

Georges Ibrahim Abdallah, un prisonnier politique en France

Nous avons reçu cette lettre ouverte adressée aux députés français rédigée par la campagne libanaise pour la libération de Georges Abdallah. Ce cas emblématique, sur lequel Orient XXI a déjà écrit mérite un traitement urgent par les autorités.

L'image montre une personne tenant une affiche. L'affiche met en avant le message "Je suis Georges Abdallah" en français et en arabe. Elle inclut un portrait de Georges Abdallah entouré de motifs symboliques, comme des barbelés et une colombe. En arrière-plan, on aperçoit des visages et des motifs qui suggèrent un contexte de soutien et d'engagement. L'ambiance semble être celle d'une manifestation ou d'un rassemblement pour la défense de ses droits.
Joseph Eid/AFP

La campagne libanaise pour la libération de Georges Abdallah a appris avec gratitude la parution d’une tribune de solidarité de 28 députés de l’Assemblée nationale française avec Georges Ibrahim Abdallah, un prisonnier politique de l’État français depuis 39 ans1 .

Mesdames et Messieurs les Députés, la France détient Georges Abdallah en dépit de ses lois et des décisions juridiques des tribunaux, en dépit des droits humains qu’elle prétend respecter et de toute évidence pour défendre ses intérêts au Liban. Sa condamnation lors d’un procès en 1987 a été le théâtre de nombreuses irrégularités selon les confessions :

– de son avocat de la défense de l’époque, Jean-Paul Mazurier, qui a avoué travailler pour la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) durant ce procès ayant eu lieu entre 1984 et 1987 ;

– et de l’ex-patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Yves Bonnet, au moment de l’arrestation de Georges Abdallah en 1984, qui a avoué que la police française n’avait pas grand-chose contre lui.

Mesdames et Messieurs les Députés, les ministres de l’intérieur français successifs refusent de signer un arrêté d’expulsion depuis 2013 en dépit des décisions juridiques des tribunaux.

Mesdames et Messieurs les Députés, votre tribune confirme que l’ambassade des États-Unis, en particulier la secrétaire d’État Hillary Clinton en 2013, est intervenue pour peser sur le cours de la justice française et obtenir que Georges Abdallah ne soit pas libéré et renvoyé au Liban.

Ainsi, la France célèbre chaque année la fête de 14 juillet, alors que les autorités gouvernementales enfreignent avec acharnement le principe de la séparation des pouvoirs.

Nous vous écrivons mesdames et messieurs les Députés au moment où Georges Abdallah dépose une dixième demande de libération. Alors qu’il est devenu libérable depuis 1999, le maintien en détention de Georges Abdallah est un scandale qui doit mobiliser l’ensemble des parlementaires français. Mesdames et Messieurs les Députés, vous ne vous êtes pas trompés dans votre décision de soutenir le combattant George Ibrahim Abdallah, un homme communiste qui s’est engagé dans la défense de son peuple contre les milices armées réactionnaires impliqués dans les conflits confessionnels durant la guerre civile qui régnait au Liban entre 1975 et 1990.

Georges Ibrahim Abdallah est un résistant qui s’est mobilisé pour combattre l’occupation israélienne qui perpétrait des massacres contre les habitants de Beyrouth et de plusieurs régions au Liban, et qui continue ses crimes contre le peuple palestinien jusqu’à aujourd’hui.

La France détient alors ce résistant progressiste, pendant qu’elle établit des relations avec les chefs de la guerre civile à travers les conférences successives de Paris qui ont contribué à l’effondrement économique qui ravage le Liban depuis 2019.

La France refuse de libérer un combattant infatigable pour les droits de son peuple, pendant qu’elle soutient le système confessionnel et réactionnaire qu’elle a participé à créer en 1920 en collaborant aux accords de Sykes-Picot et à la déclaration Balfour qui ont divisé la région et créé l’État sioniste.

Aujourd’hui, la France essaye de secourir le régime réactionnaire libanais en s’ingérant dans la réélection d’un président, par l’intermédiaire de l’actuel haut-commissaire, Jean-Yves Le Drian.

Mesdames et Messieurs, vous avez choisi d’être du bon côté de l’Histoire en soutenant le combattant George Abdallah qui incarne la lutte du peuple libanais et palestinien contre l’impérialisme et le colonialisme.

Beyrouth, juillet 2023

Campagne libanaise pour la libération de Georges Abdallah

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