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Anniversaire

Les dix ans d’Orient XXI, une fête au cœur

L'image montre un groupe de personnes en train de danser et de profiter d'une ambiance festive. On peut voir des personnes de différents âges, souriantes et s'amusant. Certaines gesticulent au rythme de la musique, tandis que d'autres sont concentrées sur le moment. L'éclairage est chaleureux, ce qui contribue à l'atmosphère joyeuse de l'événement.

Alors on danse ? Alors on pense ? Une fête réussie est la rencontre d’une idée, d’un public et d’un lieu. L’idée ? Partager les dix ans de journalisme et de débats d’Orient XXI avec son public dans un écrin exceptionnel, créer un moment tant ludique que festif, échanger de façon approfondie sans négliger le bonheur de se retrouver. On a donc beaucoup parlé, mais aussi écouté et puis mangé, dansé et rigolé le 30 septembre 2023 à Paris. Et comme il faisait beau, la légèreté de l’air semble avoir gagné le public — nombreux et amical — de cette journée d’anniversaire.

D’abord le lieu : un fier immeuble industriel de brique et de béton situé rue d’Aboukir, en face de l’immeuble qui abrita la rédaction du Nouvel Observateur, issu d’un journal fondé par des journalistes opposés à la guerre d’Algérie. Ce quartier du Sentier et ses environs a été celui de la presse (L’Observateur, Le Figaro, Le Parisien, Le Matin, entre autres) mais aussi d’une immigration marquée par le labeur, celle dans la première partie du XXe siècle des juifs venus d’Europe centrale, puis dans la seconde des Égyptiens qui vendaient à la journée leur force de travail. Comptant, outre la rue d’Aboukir, celles du Caire et du Nil, le quartier du Sentier lui a valu le surnom de « petite Égypte ».

C’était donc pour Orient XXI un choix très symbolique, car cet immeuble abrite Emmaüs Solidarité, qui s’adresse aux plus précaires, mais aussi l’Atelier des artistes en exil. Cette structure propose un vaste espace convivial disposant d’ateliers permettant à des peintres, musiciens, écrivains qui ont dû fuir leurs pays de travailler. En accueillant Orient XXI — et merci à ses équipes et à Ariel Cypel, qui nous a dit « banco ! » il y a quelques mois — l’Atelier des artistes en exil nous a permis d’organiser entre la grande cour et les espaces du premier étage cette journée combative et joyeuse. Nous avons en outre présenté une exposition de l’artiste iranien en exil Azarakhsh Farahani, « The Giant Black Stone Project ».

On parle beaucoup ces temps-ci de journalisme d’engagement, et cela n’est pas une nouveauté pour nous. « Orient XXI s’est engagé sur beaucoup de causes, dont deux particulièrement importantes à nos yeux : la Palestine et la lutte contre l’islamophobie et les visions très négatives de l’islam », a ainsi rappelé son directeur Alain Gresh avant le concert de la chanteuse soudanaise Soulafa Elias, une voix formidable venue d’un pays — encore un —, ravagé depuis plusieurs mois par de sanglantes luttes de faction. Cet engagement s’est traduit par l’accueil chaleureux réservé à Salah Hammouri, dont Orient XXI publie dans sa collection chez Libertalia le récit de ses années de prison. Il s’est prolongé à travers les tables rondes sur les changements de la région, l’Iran ou la liberté d’expression, où il s’agissait moins de démontrer que de raconter, comprendre et analyser.

Le public enfin, vous et nous. Vous étiez très nombreux, dès le milieu de l’après-midi jusqu’aux profondeurs de la nuit. Embrassades, retrouvailles, vous étiez des amies chercheurs, chercheuses, journalistes, élues, militantes passionnées par cette région. Mais il y avait aussi beaucoup de nouvelles têtes, souvent plus jeunes. Cette jeunesse en nombre, avec d’autres préoccupations, parfois d’autres passions, au moment où la benjamine Sarra Grira en prend la rédaction en chef, représente pour Orient XXI une grande satisfaction. La relève est là, et nul doute qu’Orient XXI est bien parti pour la prochaine décennie, malgré les dangers et les inquiétudes.

Orient XXI a la possibilité de s’exprimer librement en France, même si les menaces s’y font plus inquiétantes depuis quelques années. La présence rue d’Aboukir de notre consœur Ariane Lavrilleux, traquée pour les sources de son enquête sur les relations troubles entre l’Égypte et la France, ne faisait que le confirmer. Mais cette journée était aussi l’occasion d’être aux côtés de nos partenaires du réseau des Médias indépendants sur le monde arabe, qui pour nombre d’entre eux sont harcelés par les autorités locales. Rappelons que notre confrère algérien Ihsane El Kadi, directeur de Radio M et de Maghreb Émergent, a été condamné en appel en juin 2023 à sept ans de prison, dont cinq fermes, par la Cour d’Alger. N’oublions pas non plus les journalistes assassinés ou emprisonnés depuis dix ans en Syrie, en Palestine, en Égypte, en Turquie, et dans bien d’autres pays.

Mais la chaleur de cette journée puis de la soirée rythmée par les pulses de Dj Mjoubi nous ont rappelé qu’à cœur vaillant rien d’impossible. Merci d’être venues, merci à ceux et celles qui n’ont pu être présents de continuer à nous soutenir : cet événement du 30 septembre nous a montré que cela en valait la peine.

  • ... Pas assez de chaises pour écouter les débats
  • Alain Gresh, directeur d’Orient XXI, et Salah Hammouri
  • Après les débats, les discussions
  • Azarakhsh Farahani, l’exposition
  • Discussions animées autour du bar
  • Dj Mjoubi
  • L’artiste iranien Azarakhsh Farahani
  • La chanteuse soudanaise Soulafa Elias
  • On applaudit les intervenants
  • Projection de «  The Giant Black Stone Project  » d’Azarakhsh Farahani
  • Salah Hammouri dédicace son livre
  • Sarra Grira, la rédac chef, et Laurent Bonnefoy, chercheur, membre de l’équipe éditoriale
  • Sophie Pommier, membre de l’équipe éditoriale, et Jean-Pierre Sereni, membre de la rédaction

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