Les étudiants syriens dans le dédale des universités allemandes

Migrations, un horizon qui se dérobe · Sept cent mille réfugiés syriens vivent en Allemagne, dont plus de la moitié ont moins de 25 ans, selon l’Office allemand d’échanges universitaires. À quoi sont-ils confrontés quand ils cherchent à entrer à l’université, eux dont les études ont été interrompues par la révolution et la guerre ?

Dresde, 21 juillet 2015. Yazan Atassi, jeune Syrien de 20 ans rêve d’étudier les nanotechnologies s’il réussit son examen d’entrée à l’université.
Arno Burgi/dpa/Alamy Live News

Tout étranger souhaitant suivre des études dans une université allemande doit remplir deux conditions essentielles : avoir une « qualification d’entrée à l’université » (Hochschulzugangsberechtigung, HZB) et un certificat d’aptitude à la langue allemande agréé par les universités. Les diplômes d’études secondaires de nombreux pays y sont reconnus et permettent d’intégrer l’enseignement universitaire (après réalisation de l’équivalence des notes avec le système allemand) sans besoin d’examens supplémentaires. Des diplômes d’études secondaires d’autres pays non reconnus comme équivalent à l’abitur1 nécessitent le passage par une phase préparatoire (Studienkolleg) assurée par des centres rattachés aux universités ou aux facultés.

Pour l’aptitude en langue allemande, les universités reconnaissent en général des systèmes généraux comme le Test Deutsch als Fremdsprache (TestDaF, test allemand langue étrangère), ou le Deutsche Sprachprüfung für den Hochschulzugang (DSH, examen de langue allemande pour l’admission à l’université). Certaines universités allemandes dispensent leurs propres programmes et reconnaissent des diplômes de niveau C12 délivrés par des instituts spécialisés. Des universités spécialisées dans les arts acceptent un niveau inférieur de maîtrise de la langue allemande.

Une équivalence reconnue

La sélection des filières et des facultés souhaitées se fait à travers le service Uni-assist parmi les bancs réservés aux étudiants hors Union européenne, après examen du certificat d’études secondaires et des matières universitaires étudiées auparavant dans les cas de poursuite des études déjà entamées.

L’enseignement dans les universités publiques est gratuit aussi bien pour les Allemands que pour les étrangers. Il suffit juste de s’acquitter de droits d’inscription qui varient de 100 à 360 euros par semestre. La plupart de ces droits sont en réalité récupérés de manière effective par les étudiants à travers les services et les réductions (sur les tarifs des transports par exemple) auxquelles ouvrent droit la détention d’une carte d’étudiant. Au sein de ce mode d’accès général aux universités allemandes, les étudiants syriens bénéficient — en théorie — d’une bonne position par rapport à ceux d’autres pays. Le diplôme d’études secondaires syrien est en effet admis à une équivalence immédiate si l’étudiant a obtenu une note totale supérieure à 70 % de la note maximale, le passage par une phase préparatoire n’est nécessaire que si la note se situe entre 60 et 70 %.

En d’autres termes, l’accès à l’université allemande n’est guère difficile pour un Syrien matériellement à l’aise, ayant obtenu de bonnes notes dans le secondaire, pouvant satisfaire aux conditions du visa étudiant, couvrir ses besoins quotidiens et apprendre la langue. Mais cela ne correspond pas à la situation générale des Syriens en Allemagne. L’écrasante majorité d’entre eux sont des réfugiés, en état de précarité matérielle et morale, sans les réseaux de soutien et d’aide traditionnellement basés sur la famille et les amis, ceux-ci ayant été précarisés durant les dernières années. Il se retrouvent ainsi lourdement endettés et vivent des aides fournies par les structures de soutien gouvernementales.

En outre, il est assez courant que les jeunes Syriennes et Syriens en âge d’aller à l’université aient vécu des situations extrêmes de détention, de déplacement forcé et de périodes longues d’instabilité avec une rupture dans leur parcours académique. À leur arrivée en Allemagne, ils sont dans un état d’épuisement matériel et moral qui rend difficile une réponse adaptée aux exigences qui peuvent paraître simples à d’autres. Ces difficultés sont telles qu’elles peuvent même rendre parfois impossible la poursuite des études.

À la merci de la bureaucratie

Ayham (pseudonyme) a fait une cinquième année de médecine à l’université de Damas. Ses études ont été interrompues à la suite de son arrestation pour ses activités d’opposition au régime de Bachar Al-Assad. Une fois sorti de prison, il s’est installé dans les zones hors du contrôle du régime, puis en Turquie. Il est arrivé en Allemagne au début de l’année 2015 dans le cadre d’une bourse de recherche dans un établissement allemand. Une fois expirée la durée de la bourse, il a demandé l’asile en Allemagne. Ayham a attendu plus d’un an et demi avant d’obtenir le statut de réfugié, qui lui permet de s’inscrire auprès d’une agence d’emploi et d’obtenir une aide pour financer son apprentissage de la langue allemande dans le cadre d’un dispositif d’intégration des réfugiés. L’agence fournit également une aide pour le logement et un montant mensuel de subsistance. Il pourra compléter cette aide par un travail à temps partiel, plafonné à 450 euros par mois.

Dans l’attente de sa carte de réfugié, Ayham a étudié la langue allemande dans un institut privé pour une dépense moyenne de 250 euros par mois, ce qui a constitué une vraie pression sur son revenu déjà bien limité et irrégulier. « D’une manière générale, dit-il, le bureau du travail t’incite à apprendre la langue dans le cadre du programme d’intégration des réfugiés, et donc à atteindre le niveau B13 ; il veut que tu entres dans le marché du travail le plus rapidement possible ou que tu intègres les programmes de formation professionnelle (Ausbildung), qui sont des sortes de contrats d’apprentissage rémunérés dans des entreprises. Le préposé au bureau de travail ne t’interdit pas expressément de pousser plus loin l’apprentissage de la langue jusqu’au niveau exigé par l’université. Il est possible de négocier et de convaincre l’agence de continuer à te verser l’aide durant la période de préparation à l’examen de compétence linguistique. Mais, il a tendance, par principe, à t’inciter à intégrer rapidement le marché du travail ».

Sham Ali (pseudonyme) étudie l’information dans une des universités du nord de l’Allemagne, après des études de droit islamique à l’université de Damas. Au début, dit-elle, « on m’a encouragé à essayer d’intégrer le marché du travail via une formation professionnelle ou un stage dans un média. Cependant mes progrès rapides en langue ont convaincu le fonctionnaire en charge de mon dossier à l’agence d’appuyer ma demande de poursuivre mon apprentissage pour atteindre le niveau exigé par l’université ».

« L’attente est la chose la plus difficile »

Ayham a pu atteindre le niveau linguistique permettant l’accès à l’université en rejoignant une session de langue allemande organisée par l’université Humboldt de Berlin dans le cadre des programmes Welcome et Integra à destination des réfugiés. Ces sessions linguistiques dispensées gratuitement par la plupart des universités allemandes depuis 2015 permettent d’atteindre le niveau pour se présenter au DSH ou l’équivalent. Ayham souligne l’importance des sessions linguistiques offertes par les universités ; le niveau y est élevé et la qualité de l’enseignement bien meilleure pour ceux qui veulent poursuivre leur études au-delà des sessions d’intégration ouvertes à l’ensemble des réfugiés.

Houmam est aussi de cet avis. Il a quitté la Syrie à la fin 2013. Il avait entamé auparavant des études en génie civil à l’université Tichrine-Lattaquié, avant d’arriver en Allemagne à la fin 2015 après un passage rapide par le Liban, puis Amman et une résidence en Turquie pour obtenir un visa étudiant en Allemagne. Houmam a rejoint la session linguistique offerte par l’université technique de Berlin, qu’il tente d’intégrer pour y poursuivre ses études d’ingénieur. « L’attente est sans doute la chose la plus difficile, dit-il, vous avez devant vous des problèmes matériels et psychologiques et des décisions à prendre. Et il arrive que l’on soit contraint de tout geler en attendant d’obtenir des approbations, des confirmations et des délais ». Et il est habituel que ces périodes d’attente signifient une rupture des aides en attendant l’inscription universitaire qui ouvre la possibilité à des prêts ou à des bourses universitaires.

Iyas Odeï a fait des études de médecine en Syrie jusqu’à la sixième année. Il a décidé, après une longue parenthèse en raison de la situation dans le pays, d’entreprendre le parcours du réfugié. Arrivé en Allemagne, il cherche maintenant à s’inscrire à l’université après avoir terminé son apprentissage de la langue. Odeï partage l’avis de Houmam sur le dilemme de l’attente. « L’attente est peut-être possible pour celui qui a des proches aisés pouvant le soutenir pendant des mois, ou bien celui qui vit avec sa famille, même si elle aussi est composée de réfugiés. L’aide fournie à trois personnes permet d’assurer de façon provisoire le séjour et la subsistance d’une quatrième et même d’une cinquième personne. Mais pour celui qui est seul, sans aide d’aucune sorte, l’usure résultant de l’attente conduit à reporter les projets d’études à une date indéterminée, voire à les abandonner totalement dans la quête de n’importe quel travail ».

Odeï évoque également d’autres problèmes qui peuvent devenir quasi-insurmontables dans l’état de précarité où se trouvent de larges franges de la jeunesse syrienne réfugiée. « Être admis dans une université dans une autre ville signifie des coûts de transport, de logement et d’assurance. Autant de dépenses que la plupart des jeunes Syriens ne peuvent assumer. Même s’ils obtiennent des bourses ou des prêts universitaires, les montants concernés ne sont pas versés immédiatement après l’admission à l’université. Cela peut durer des semaines, voire plus ».

En cas de confirmation de l’obtention d’une bourse universitaire, il existe une possibilité de négocier avec l’agence d’emploi et le programme de soutien aux étudiants (BaföG) pour éviter l’absence de revenu durant les périodes d’attente. En outre, plusieurs organismes et institutions fournissent des bourses et des aides pour préparer aux examens de langue, surmonter les entraves bureaucratiques et satisfaire aux exigences administratives. Mais pour obtenir ces aides, il faut être en mesure d’accéder aux informations et cela n’a rien d’une entreprise aisée comme on le verra plus loin.

On reconnaît néanmoins au système allemand, en dépit de sa bureaucratie bien connue, le fait d’avoir essayé de s’adapter à la situation exceptionnelle que vivent les Syriens pour l’obtention des documents justificatifs. Une adaptation qui a été lente au point d’empêcher certains d’atteindre leur but. D’autres ont cependant bénéficié du fait que le système éducatif a pris conscience de l’accumulation de cas similaires et a donné les directives nécessaires pour y remédier.

« L’étudiant invité »

Avec le doublement du nombre de réfugiés arrivant en Allemagne à partir de 2015, le ministère fédéral de l’éducation et de la recherche scientifique a alloué à la [Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD, Office allemand d’échanges universitaires) 100 millions d’euros au développement de programmes pour accueillir et intégrer les réfugiés désireux de faire des études universitaires en Allemagne. Selon un document du DAAD publié en automne 2017, ces fonds ont été répartis essentiellement entre les programmes Integra et Welcome qui mettent en œuvre, avec les universités, des sessions de langue préparant à l’examen de qualification d’entrée à l’université.

Des sessions préparatoires sont également prodiguées aux réfugiés qui en ont besoin en fonction de leurs diplômes d’études secondaires et de leurs notes. Un accord a été également conclu avec Uni-assist, l’institution qui supervise les programmes, pour la gestion de l’équivalence des diplômes d’études secondaires et l’organisation des admissions aux universités allemandes avec priorité gratuite accordée aux réfugiés sur trois filières par semestre.

Selon le rapport, le nombre de bénéficiaires du programme d’accueil a dépassé les 6 800 étudiants en 2016. Il était prévu que le nombre dépasserait les 10 000 étudiants par an à partir de 2017. La répartition des nationalités fait ressortir que 75 % des étudiants sont des Syriens contre 6 % d’Afghans, 6 % d’Iraniens et 3 % d’Irakiens. Sur la répartition par genre, le rapport indique que les hommes représentent 81 % du total des bénéficiaires du programme. Le taux est de 83 % pour les Syriens.

De nombreuses universités offrent la possibilité d’un programme de « l’étudiant invité » qui permet à l’étudiant réfugié d’assister au cours dans la filière qu’il choisit en qualité d’auditeur, en sus des cours d’allemand. Il peut également se présenter aux examens dans cette filière et ses notes sont enregistrées et prises en compte dans son dossier académique en cas d’admission dans la filière une fois terminées les procédures d’admission à l’université. Ayham a tenu à assister aux cours de la filière histoire à l’université Humboldt par intérêt pour cette discipline, mais a décidé par la suite de poursuivre les études de médecine entamées en Syrie.

En dehors des programmes d’accueil et de préparation à la vie universitaire , les étudiants peuvent obtenir le BAföG. C’est un ancien programme (lancé en 1971) d’aide aux étudiants sans ressources et à ceux dont les parents ont des revenus modestes (735 euros maximum actuellement). Il s’agit principalement d’une bourse gouvernementale, l’autre partie étant un prêt sans intérêt. Un total pouvant atteindre les 10 000 euros, remboursables à la fin des études, à des conditions très favorables et sur une longue durée.

Ceux qui ont moins de trente ans peuvent demander une aide pour la première phase universitaire, les moins de 35 ans peuvent la demander pour la maîtrise. La condition de l’âge peut même être exceptionnellement levée dans le cas où l’on peut prouver qu’on a entamé les études avant l’âge de trente ans et qu’elles ont été interrompues pour des raisons impérieuses. Une procédure souvent utilisée pour contourner les contraintes et réduire les attentes évoquées plus haut.

Les détenteurs de l’aide peuvent également travailler à temps partiel pour un volume horaire ne rapportant pas plus de 450 euros par mois. C’est une disposition essentielle pour les régions où le coût de la vie est élevé, comme la Bavière où la seule colocation d’une chambre équivaut aux deux tiers du montant de l’aide.

Outre l’aide BAföG, de nombreux organismes, des partis politiques et des institutions académiques accordent leurs propres bourses, certaines universités privées financent les études de certains réfugiés. Une opportunité vécue par Wafaa Mustapha qui a étudié pendant trois ans dans la faculté d’information-communication à l’université de Damas avant d’abandonner les études après son arrestation. Réfugiée en Allemagne, elle a écrit aux universités et a été admise au Bard College de Berlin. Elle a obtenu une bourse de l’université — où elle étudie les sciences humaines — qui couvre le coût des études et sa subsistance.

L’obstacle de la langue

« Quand tu arrives ici, tu te retrouves devant de nombreuses options, et il te faut déployer beaucoup d’efforts pour les comprendre, notamment à cause de l’obstacle de la langue », souligne Houmam avec l’approbation de Oddeï, lequel ajoute : « Il y a des bureaux d’information au niveau des universités, des volontaires, des programmes ont été créés pour accueillir les réfugiés… Mais ils n’arrivent pas à prendre en charge la complexité de notre situation en tant que Syriens. Ces structures permettent peut-être d’expliquer un texte de la loi, mais les informations données sont trop générales et ne suffisent pas à comprendre les détails de nos différentes situations ».

Dans le même contexte, Sham Ali souligne : « J’ai tiré un grand profit de l’expérience des jeunes Syriennes et Syriens qui m’ont précédé, que ce soit à travers des rencontres personnelles ou bien à travers les réseaux sociaux. On y trouve des informations qui concernent directement notre situation de réfugiés syriens. »

La plupart des personnes rencontrées partagent l’avis de Sham. « La principale banque de données, dit Houmam, vient de ceux dont la situation est semblable à la tienne et qui sont venus un mois ou un an avant toi. Ils peuvent te donner des conseils avisés. »

Iyas Oddeï cite le groupe « Life and study in Germany » sur Facebook comme une source d’information complète sur les démarches pour entrer dans les universités. La page est une bonne base de données sur les bourses et les aides disponibles et les périodes pour les demander. Elle est suivie par 125 000 internautes, on y publie quotidiennement des informations utiles pour ceux qui veulent poursuivre en Allemagne leurs études universitaires à tous niveaux.

Ayham n’a pas encore fini ses démarches pour entrer à l’université. Après avoir obtenu un titre de séjour de réfugié, il a trouvé une opportunité de poursuivre sa quatrième année de médecine en dehors de l’Union européenne. Une opportunité bien meilleure que celle qu’il aurait pu avoir en Allemagne. Il a renoncé pour cela au désir de faire des études en histoire, du moins pour le moment. Iyas Oddeï fait actuellement des démarches pour se faire admettre à l’université. Il aurait préféré s’orienter vers des études en psychologie ou en informatique au lieu de continuer médecine.

Houmam a été admis à l’université en génie, il cherche à obtenir une bourse, même partielle, qui lui permettrait de poursuivre ses études avec un travail à temps partiel. Shams termine ses études en information-communication, une filière qu’elle apprécie. Elle avait commencé à faire des travaux pratiques en collaborant au site Al-Jumhuriya Fellowship for Young Writers alors qu’elle résidait encore en Syrie. La bourse lui a été octroyée en considérant qu’il s’agissait d’une période de stage préliminaire à la régularisation de sa situation administrative. Cela a facilité son entrée à l’université. Wafaa, elle, termine ses études en sciences humaines et réfléchit à une option de spécialisation.

Le plus dur pour ces étudiants est de parvenir enfin au bout de leurs parcours universitaire et d’obtenir leur diplôme. Au fil des entretiens réalisés dans le cadre de cet article et de certaines rencontres dans d’autres contextes, il est apparu que leurs choix initiaux, qui épousaient les préférences traditionnelles des familles en Syrie pour certaines disciplines — médecine, génie, pharmacie — étaient progressivement abandonnés pour une orientation vers les humanités, les sciences sociales et l’histoire. Sans doute le désir de mieux appréhender leur histoire personnelle et celle de leur pays, de surmonter l’horreur qui a dévasté leurs vies au cours de ces dernières années. Mais c’est encore une autre histoire, qui ne concerne pas uniquement les Syriens réfugiés en Allemagne, ni même les Syriens en général, mais également d’autres peuples du Proche-Orient et d’Afrique du Nord.

1NDLR. Examen équivalent au baccalauréat qui conclut les études secondaires des Gymnasium et s’obtient après 12 ou 13 ans d’études.

2NDLR. Dans la classification du Cadre européen commun de référence pour les langues, le niveau C1 correspond à « un usage régulier dans des contextes de difficulté raisonnable ».

3NDLR. Cf. note précédente ; le niveau B1 correspond à un usage moyen, post-débutant, appelé « niveau seuil ».

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