Le Sahara occidental est considéré comme un territoire non autonome par les Nations unies, une colonie en attente du processus d’autodétermination. Le Maroc est lui considéré comme la puissance occupante depuis l’annexion du territoire en 1975. En conséquence, le droit international stipule que le Maroc ne peut pas exploiter les ressources naturelles de ce territoire sans l’accord explicite du peuple sahraoui. En tant que puissance occupante, elle ne peut déplacer sa population civile dans le territoire qu’elle occupe.
Les deux acteurs étrangers les plus importants dans le secteur de la pêche au Sahara occidental sont aujourd’hui l’Union européenne (UE) et la Russie. Depuis 2016, la Cour de justice de l’UE (CJUE) a déclaré que puisque le Sahara occidental a un « statut séparé et distinct » du Maroc, aucun accord commercial ou d’association de l’UE avec le Maroc ne peut être appliqué au territoire sans le consentement explicite du peuple sahraoui.
Cependant l’accord de pêche Maroc-UE n’a pas été annulé. De 2014 à 2018, dans le cadre de cet accord, l’UE aura accordé au Maroc une aide de 56 millions d’euros pour le développement de son secteur pêche, dépensé à plus de 66 % pour développer les infrastructures dédiées à la pêche au Sahara occidental — avec l’approbation explicite de l’UE pour chacun des projets. Pourtant, en vertu du droit international, « tous les États sont tenus de ne pas reconnaître une situation illégale résultant d’une annexion. Ils sont en outre dans l’obligation de ne pas prêter aide ou assistance au maintien de cette situation illégale. »
Le soutien de l’UE pour la pêche aura grandement participé à renforcer l’industrie halieutique marocaine, en développant une dizaine de ports et de villages pour pêcheurs au Sahara occidental. En offrant ainsi des possibilités de travail aux Marocains, une migration massive s’est mise en place et colonise le littoral. Au fur et à mesure, les bidonvilles de Marocains se déploient autour des ports et seront prochainement absorbés par les villes nouvelles.
À mesure que l’exploitation des ressources et l’occupation marocaine progressent dans ce désert, les chances pour le peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination se réduisent.
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