« Les cinémas arabes sont-ils le reflet d’eux-mêmes ? »

Festival Gabès Cinéma Fen, 12-18 avril 2019 · Gabès Cinéma Fen est un jeune festival du cinéma arabe indépendant qui propose, en plus d’une cinquantaine de films en compétition, une vraie réflexion sur la place que ce cinéma occupe dans le monde et les représentations du monde arabe qu’il véhicule.

L'image présente une affiche pour un événement de cinéma à Gabès, mettant en avant le mot "CINEMA" en lettres blanches sur un fond coloré. On y voit également des images de films, avec des visages d'acteurs et des scènes emblématiques. Le texte en bas mentionne des activités telles que des films, des discussions, de la musique, des expositions d'art, des ateliers et de la réalité virtuelle, le tout se déroulant du 12 au 18 avril 2019. Les couleurs vives et le design dynamique attirent l'attention sur cet événement culturel.

Gabès Cinéma Fen a l’ambition de devenir un rendez-vous annuel, en particulier de la jeunesse du sud tunisien. Ce festival invite son public à rencontrer les « faiseuses et les faiseurs du cinéma du monde arabe » loin des tapis rouges des festivals prestigieux et des plateformes habituelles du marché du cinéma dont les chaînes de télévision se font habituellement les porte-paroles complaisants.

Promouvoir le cinéma d’auteur indépendant en expliquant que « les films de création échappent au fleuve d’images sensationnelles et spectaculaires, qui cultivent l’immédiateté » ne suffit pas à ses organisateur.trice.s. L’originalité de ce festival émergent est de prendre très au sérieux son public en affichant sa volonté d’être un espace de réflexion autour du cinéma arabe et de la place qu’il occupe dans le monde. Il s’agit donc de questionner la représentation de soi, ainsi que les fantasmes et visions projetés sur les sociétés arabes. Pour cela, un panel intitulé « Les cinémas arabes sont-ils le reflet d’eux-mêmes ? » modéré par Lamia Guiga Belgayed et Samia Labidi abordera plusieurs thèmes en rapport avec la production cinématographique : la distribution des films, les marchés, le financement, et enfin la relation politique Nord-Sud et son influence sur le cinéma arabe.

Au programme, pas moins de 50 films répartis entre compétition officielle (longs-métrages fiction, longs-métrages documentaires, courts-métrages), et sections parallèles (« Fenêtre sur le cinéma tunisien », « Les cinémas du monde », le cinéma pour enfants, « Hommage et rétrospective »). Les projections auront lieu dans les enceintes des hauts lieux culturels de la ville : dans les délégations (Matmata, Hamma, Mareth), ainsi que des projections en plein air (souk Jarra et souk du Menzel).

En marge des projections, des ateliers et des masterclass (Hend Sabri, Sofian El Fani et Amine Messadi), et différentes manifestations autour des arts de l’image : l’art vidéo, le cinéma expérimental, la photographie, et la réalité virtuelle.

Si le choix de valoriser le cinéma arabe en organisant une mise en compétition de ses productions est présenté comme une nécessaire « reprise de confiance » en soi comme enjeu identitaire prioritaire, le festival offre également, dans des sections parallèles, « les meilleurs films du cinéma mondial pour encourager l’ouverture sur les autres. »

Une belle initiative qu’Orient XXI a envie de suivre.

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