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La Lettre
2 mai 2025
Amer Nasser, Attendre les avions d’aide inhumanitaire, mer de Gaza, 2024
© Amer Nasser. Avec l’aimable autorisation de la galerie Ithaque.

Le legs de Joyce Blau pour défendre une information indépendante

Nous avons évoqué dans Orient XXI le souvenir de Joyce Blau, « une femme à part », décédée le 24 octobre 2024. Née au Caire, ayant participé à la lutte d’indépendance du peuple algérien, militante anticolonialiste et antifasciste, elle était devenue une spécialiste de la langue et de la civilisation kurdes. Elle avait aussi une relation spéciale avec Orient XXI qu’elle avait accompagné avant même son lancement officiel en octobre 2013.

Elle nous a soutenus matériellement notamment durant les premières années, alors que notre structure était encore fragile. Nous avons appris qu’elle nous avait légué 41 700 euros pour nous aider à continuer le combat, notamment pour les causes qui lui étaient le plus chères, la Palestine et les Kurdes. Cet argent nous servira à poursuivre et étendre notre travail pour une information indépendante qui n’a de comptes à rendre qu’à ses lectrices et ses lecteurs.

Sylvie Braibant, Octobre 2024
Jeudi 24 octobre 2024, la militante et spécialiste de la langue et de la civilisation kurdes Joyce Blau est décédée, après une vie d’engagements anticolonialistes et antifascistes. Retour sur son parcours, du Caire jusqu’à Paris.

Parution de Gaza : un génocide en cours de Joseph Daher

Dans Gaza : un génocide en cours, Joseph Daher, universitaire et militant spécialiste du monde arabe, récemment évincé de l’Université de Lausanne à cause de son engagement pour le droit des Palestiniens, propose une lecture historique, politique et régionale du génocide à Gaza, qu’il inscrit dans une continuité coloniale et impérialiste.

L’auteur y souligne le décalage entre les régimes arabes et leurs populations quand il est question de la Palestine. Tandis que des États comme les Émirats arabes unis ou le Maroc normalisent leurs relations avec Israël pour préserver leurs intérêts stratégiques, les populations, elles, restent profondément attachées à la cause palestinienne. Daher pointe également l’immobilisme de la plupart des États arabes qui se contentent de condamnations verbales face à la guerre génocidaire israélienne sur Gaza, sans prendre de mesures politiques ou économiques concrètes.

Pour l’auteur, cette posture s’explique en partie par la centralité des alliances stratégiques avec Washington. Pour garantir leur stabilité et poursuivre leurs ambitions économiques et politiques, des États comme le Qatar, la Turquie, l’Arabie Saoudite ou encore l’Égypte entretiennent des liens étroits avec l’impérialisme américain, qu’ils ne sont pas prêts à remettre en cause au nom des Palestiniens.

Face à cette configuration, la cause palestinienne devient, dans plusieurs pays, un terrain de confrontation entre des régimes jugés complices et des opinions publiques en rupture. En Jordanie, dans la Syrie post-Assad, ou encore au Liban, les manifestations populaires rappellent que la solidarité avec les Palestiniens est aussi un levier de contestation contre l’ordre régional existant. Sans surprise, au lieu de compter sur les États, Daher parie sur les peuples.

Plume Lemaire

Gaza : un génocide en cours
Joseph Daher
Éditions Syllepse, avril 2025
168 pages
12 euros

Sortie en salle de Leïla et les loups de Heiny Srour, le 7 mai 2025

Son premier long métrage, L’Heure de la libération a sonné (1974), avait fait de la réalisatrice libanaise Heiny Srour, la première femme cinéaste du monde arabe sélectionnée au Festival de Cannes. Le film tourné au Dhofar, en 1971, alors que la région est bombardée par l’aviation britannique, insistait sur la participation inédite, concrète et décisive des femmes à la révolution omanaise. Dix ans plus tard, lorsqu’elle réalise Leïla et les loups (1984) — aujourd’hui restauré par le laboratoire du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et qui sort en salle le 7 mai —, elle reste fidèle à son fil conducteur : le degré d’implication des femmes dans le changement politique.

Ici, dans une forme à la fois documentaire et fictionnelle, elle fait se confronter son personnage, Leïla, étudiante exilée à Londres, à la vision dominante de l’histoire, coloniale et masculine, portée notamment par son propre amoureux. Avec des images d’archives et des scènes reconstituées, dans une temporalité qui court de 1900 à 1980, elle couvre le mandat britannique, la dépossession et l’occupation de la Palestine par Israël, l’extension du feu au Liban.

Véritable document ethnographique, le film rend compte de l’organisation sociétale dans les villages, avec ses codes et ses verrous, mais aussi ses capacités collectives, et témoigne de l’organisation et de la résistance de tout un peuple. Avec la grille de lecture dont elle ne se déprend pas, qui met au premier plan la participation des femmes, elle livre une analyse sans concession des tabous et corsets patriarcaux qui empêchent la réussite de la révolution.

Marina Da Silva

Shayma L’abidi, Mai 2023
Fin avril, la Cinémathèque de Tunis a organisé un cycle en hommage à la réalisatrice libanaise Heiny Srour en sa présence. L’occasion de revenir sur le parcours atypique de cette cinéaste, la première parmi de ses consœurs arabes à voir son film projeté au festival de Cannes, en 1974.

Conférence « Israël-Palestine : comment construire la paix ? », avec Alain Gresh — 5 mai 2025 à Bagnolet

Le 7 octobre 2023 puis l’écrasement de la bande de Gaza et de ses habitants par l’armée israélienne illustrent les échecs des processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. La signature d’une déclaration de principes entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat en 1993 a pourtant constitué un espoir de paix. Cette rencontre vise à comprendre les raisons de cet échec et à réfléchir ensemble aux chemins possibles vers une coexistence juste et équitable.

Cette conférence s’inscrit dans le cadre du projet Muftah et de son cycle de conférences publiques qui ont lieu régulièrement à Bagnolet et en Seine Saint Denis. Elles permettent de décrypter les enjeux qui concernent le Moyen-Orient.

Intervenants :
Alain Gresh, directeur d’Orient XXI
François Ceccaldi, chercheur associé à la Chaire d’Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France.

Modération : Camille M’jati, coordinateur du projet Muftah.

Lundi 5 mai 2025
18h30-20h30
Théâtre l’Échangeur, 59 avenue du Général de Gaulle, 93170 Bagnolet
Informations
Entrée libre

À relire :

Daniel Levy, Septembre 2023
Le processus d’Oslo aurait pu réussir si Israël avait fait l’effort d’en rendre les termes acceptables par une direction palestinienne qui avait affiché sa volonté de compromis et disposait d’une légitimité suffisante pour sceller un accord. Il n’en a rien été, bien au contraire, Israël poursuivant son entreprise coloniale sans rencontrer beaucoup d’obstacles. Cependant, de nouvelles perspectives mondiales pourraient changer la donne, et redonner une chance aux Palestiniens.

Dans le journal de bord de Gaza

Rami Abou Jamous, 30 avril
Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter en octobre 2023 son appartement de Gaza-ville avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, deux ans et demi, sous la menace de l’armée israélienne. Réfugiée depuis à Rafah, la famille a dû ensuite se déplacer vers Deir El-Balah et plus tard à Nusseirat, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Un mois et demi après l’annonce du cessez-le-feu, Rami est enfin de retour chez lui avec sa femme, Walid et le nouveau-né Ramzi. Pour ce journal de bord, Rami a reçu le prix de la presse écrite et le prix Ouest-France au Prix Bayeux pour les correspondants de guerre. Cet espace lui est dédié depuis le 28 février 2024.

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Depuis le 29 novembre 2024, les articles de Rami Abou Jamous sont aussi rassemblés dans un livre publié aux éditions Libertalia dans la collection Orient XXI. Une réimpression, augmentée de plusieurs articles, est disponible depuis février 2025. Vous pouvez le commander en ligne ici.

Rami Abou Jamous , Pierre Prier, Leïla Shahid, 28 février
Depuis février 2024, Rami Abou Jamous, journaliste palestinien, décrit les ravages de la guerre génocidaire contre la population gazaouie sur Orient XXI. Pour ce travail exceptionnel, il a obtenu, en octobre 2024, le prix Bayeux des correspondants de guerre dans la catégorie presse écrite, ainsi que le prix Ouest-France.
Depuis le 29 novembre 2024, ses articles sont aussi rassemblés dans un livre publié aux éditions Libertalia, dans la collection Orient XXI. Une réimpression, augmentée de plusieurs articles, est disponible depuis février 2025.
Nous vous proposons de lire des extraits de la préface et de la présentation écrites par Leïla Shahid et Pierre Prier.

Les derniers articles

Marina Da Silva, 2 mai
Une nouvelle anthologie de poésie palestinienne contemporaine permet de découvrir des autrices de Gaza et de Cisjordanie, d’autres qui vivent en Israël ou en exil. Toutes témoignent d’une puissance d’écriture et d’ancrage à leur terre et s’attachent à faire entendre leur vie concrète et leurs sentiments.
30 avril
Nous exprimons notre soutien à François Burgat, universitaire poursuivi pour apologie du terrorisme en France, face à une répression inquiétante des discours pro-palestiniens et des libertés académiques.
Laurent Bonnefoy, 29 avril
Le conflit yéménite est entré dans une nouvelle phase avec l’arrivée au pouvoir du président étatsunien. Régionalisé dès ses débuts en 2015, avec l’implication de l’Iran et de l’Arabie saoudite, la guerre se révèle de plus en plus internationalisée. Outre la stratégie militaire de Washington, qui multiplie les raids contre les infrastructures houthistes, la Russie semble désormais en embuscade — mais sûrement pas au bénéfice des civils.
Gideon Levy, 28 avril
Chaque année, le 27e jour du mois de Nissan, Israël commémore le Jour de la Shoah. Pendant une minute une sirène retentit et tout s’arrête dans le pays. À l’occasion de cette journée, Gideon Levy, membre de la direction du journal israélien Haaretz, a écrit sur sa colère concernant la guerre contre Gaza dans une chronique parue le 23 avril 2025, veille de la commémoration.
Nous la publions ici.

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En italien

Louis Witter, 29 aprile
Alla fine di gennaio, l’IDF è entrato in diversi campi profughi palestinesi a Jenin e Tulkarem, nella Cisgiordania occupata. In pochi giorni, migliaia di famiglie sono state costrette a lasciare tutto, senza possibilità di tornare indietro. Reportage.

En persan

رامي أبو جاموس، 30 آوريل
رامی ابو جاموس یادداشت های روزانه خود را برای «اوریان ۲۱» می نویسد. او که بنیانگذار «غزه پرس» - دفتری که در ترجمه و کارهای دیگر به روزنامه نگاران غربی کمک می کند- است، ناگزیر شده با همسر و پسر دو سال و نیمه اش ولید، آپارتمان خود در شهر غزه را تحت فشار ارتش اسرائیل ترک نماید. پس از پناه بردن به رفح، رامی و خانواده اش مجبور شدند مانند بسیاری از خانواده ها که در این منطقه فقیر و پرجمعیت گیر افتاده بودند، مجددا به تبعید داخلی خود ادامه دهند.. او رویداد های روزانه خود را در این فضا برای انتشار در «اوریان ۲۱» می نویسد.
رامی برای این گزارش‌های محلی، جایزه مطبوعات نوشتاری و جایزه Ouest-France را در کادر جایزه Bayeux برای خبرنگاران جنگ دریافت کرد. این فضا از ۲۸ فوریه ۲۰۲۴ به او اختصاص یافته است.
Gideon Levy، 29 آوريل
هرسال، در روز بیست‌وهفتم ماه نیسان، اسرائیل یادمان روز شوآ (هولوکاست) را برگزرا می‌کند. به مدت یک دقیقه، در سراسر کشور، آژیر به صدا در می‌آید و همه چیز متوقف می‌شود. گیدئون لوی، عضو هیئت مدیره روزنامه اسرائیلی هَآرِتس از خشم خود نسبت به جنگ غزه نوشته است که در آستانه روز یادمان، ۲۳ آوریل ۲۰۲۵ در هآرتس منتشر شده است.
ترجمه آن را در زیر می‌آوریم:
شروین احمدی، 27 آوريل
رامی ابو جاموس یادداشت های روزانه خود را برای «اوریان ۲۱» می نویسد. او که بنیانگذار «غزه پرس» - دفتری که در ترجمه و کارهای دیگر به روزنامه نگاران غربی کمک می کند- است، ناگزیر شده با همسر و پسر دو سال و نیمه اش ولید، آپارتمان خود در شهر غزه را تحت فشار ارتش اسرائیل ترک نماید. پس از پناه بردن به رفح، رامی و خانواده اش مجبور شدند مانند بسیاری از خانواده ها که در این منطقه فقیر و پرجمعیت گیر افتاده بودند، مجددا به تبعید داخلی خود ادامه دهند.. او رویداد های روزانه خود را در این فضا برای انتشار در «اوریان ۲۱» می نویسد.
رامی برای این گزارش‌های محلی، جایزه مطبوعات نوشتاری و جایزه Ouest-France را در کادر جایزه Bayeux برای خبرنگاران جنگ دریافت کرد. این فضا از ۲۸ فوریه ۲۰۲۴ به او اختصاص یافته است.
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