Le conflit du Sahara en marge des dynamiques régionales

Le nouvel environnement régional marqué d’une part, par la violence des groupes djihadistes et de l’autre par de nouvelles formes de revendications des jeunes Sahraouis peut-il contribuer à sortir le conflit du Sahara de son immobilisme ? Cela ne peut se concevoir que par un compromis entre des acteurs qui gagneraient à privilégier l’intégration maghrébine et la sécurité de la région sur des principes qui paraissent anachroniques. Les États de l’Europe du Sud, et en particulier la France et l’Espagne pourraient être de précieux facilitateurs à cette sortie de crise.

Défilé de l’armée de la RASD.
Eneas de Troya, 20 mai 2013.

Au milieu des années 1970, le départ précipité de l’Espagne de son ancienne colonie du Sahara donne naissance à un conflit opposant le Maroc à un groupe d’indépendantistes qui crée le Front Polisario en 1973. Ce nouvel acteur régional est d’abord aidé par la Libye, puis par l’Algérie, tandis qu’il est nié par le Maroc. Le Front Polisario s’exile à Tindouf, en Algérie, et crée un « État » qu’il nomme la République arabe sahraouie démocratique (RASD), autoproclamée en 1976.

Cette guerre du Sahara voit le jour dans un contexte marqué par la rivalité entre Alger et Rabat. Le contentieux porte initialement sur le tracé des frontières. Mais les deux grands pays du Maghreb, qui se disputent également l’hégémonie sur la région, ont utilisé le conflit saharien pour consolider leurs jeunes États indépendants. La Mauritanie a fait de même pour s’imposer dans la région, avant de se retirer du conflit en 1979.

Alors qu’officiellement s’opposent deux protagonistes — le Maroc et le Front Polisario — dont les forces militaires sont totalement disproportionnées, l’inscription du conflit dans la durée s’explique par le différend entre Alger et Rabat, qui n’a pu être dépassé plus d’un demi-siècle après les indépendances.

En 1975, Le Maroc connaît de très grandes difficultés intérieures depuis une décennie : émeutes réprimées par l’armée, état d’urgence, dissolution de la Chambre des représentants, Constitution rejetée par les partis politiques et deux coups d’État perpétrés par l’armée contre la personne du roi en 1971 et 1972. Dans ce sens, en annonçant un projet de référendum afin de décoloniser le Sahara espagnol sous son égide, l’Espagne donne à la monarchie marocaine très affaiblie l’occasion de créer un consensus autour d’elle en lançant l’opération de « récupération des provinces sahariennes ».

Entrée en scène de l’Algérie

L’engagement de l’Algérie dans ce conflit est dicté par d’autres facteurs. Dans un premier temps, le président Houari Boumediene hésite à soutenir le Front Polisario, privilégiant la préservation du climat d’entente qui s’était finalement instauré avec le Maroc après la « guerre des sables » en 19631. Mais deux courants de pensée présents au sein de la classe politique plaident pour l’appui algérien au Front Polisario. Les militaires d’abord, qui pensent qu’aucune concession ne doit être faite à la monarchie marocaine. Les économistes ensuite, qui ont développé l’industrie algérienne durant ces années et pensent les relations régionales en termes de marchés potentiels.

À ces considérations d’ordre stratégique et politique, l’Algérie apporte une justification d’ordre idéologique : la fidélité à ses principes révolutionnaires. Officiellement, le gouvernement a engagé une politique de solidarité en faveur des luttes menées contre le colonialisme en souvenir de sa propre guerre de décolonisation et au nom du principe consacré par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

À Rabat comme à Alger, la politique saharienne est définie selon des principes considérés comme sacrés : intégrité territoriale d’un côté, droit à l’autodétermination de l’autre. En eux-mêmes ces principes n’ont rien de sacré bien sûr, puisque le Maroc a reconnu l’existence de la Mauritanie en 1970 après l’avoir longtemps niée au nom du Grand Maroc2, mais ils ont été sacralisés à dessein par des forces politiques qui n’ont jamais cessé d’être rivales. Ce faisant, les deux États s’enferment dans une impasse, dans la mesure où toute négociation devient impossible et tout renoncement à cette politique est assimilé à un échec face au voisin.

Le Maroc lie ainsi le destin de son trône au sort du Sahara et l’Algérie met un point d’honneur à continuer de soutenir le Front Polisario quelle que soit l’évolution de sa politique intérieure et de sa stratégie régionale. Dès lors, le principal objectif de Rabat et d’Alger réside dans le succès de la stratégie qu’ils ont mise en place et qui demeure inchangée, au point de faire passer au second plan les enjeux de décolonisation de ce conflit et d’en oublier les acteurs essentiels : les Sahraouis.

La rivalité entre les deux capitales et son interaction avec le conflit ont largement contribué à son immobilisme, d’autant que les deux pouvoirs ne conçoivent leur succès dans ce dossier du Sahara que par la défaite totale de l’adversaire. Pourtant, au terme de quatre décennies, ce conflit évolue sans consacrer la victoire de l’un ou l’autre des protagonistes.

Le tournant des années 1980

Hassan II tente de faire évoluer le rapport des forces en faveur de son pays. Si la poursuite de cette guerre qui a permis un consensus autour du trône était nécessaire pour la monarchie, une autre manière de la conduire semble s’imposer pour venir à bout d’une guérilla favorable au Front Polisario durant les premières années du conflit. Le Maroc opte alors pour une autre stratégie militaire, diplomatique et politique. Au sommet de l’OUA de Nairobi en 1981, le souverain accepte le principe d’autodétermination pour rompre l’isolement de son pays au plan international. Il fait aussi construire plusieurs murs de défense pour protéger les zones habitées et riches en phosphate des incursions de l’adversaire. Il transforme ainsi une guérilla qui a profité au Front Polisario entre 1975 à 1979 en une guerre d’usure, tout en inscrivant le différend dans le droit international. En 1988, la réconciliation entre l’Algérie et le Maroc donne à Rabat les moyens d’épuiser son adversaire en le privant de ses avantages tactiques sur le terrain, en lui faisant concurrence sur le plan diplomatique et en essayant de le désarrimer de son principal tuteur : l’Algérie.

Le Maroc tente d’attirer les Sahraouis du Front Polisario en leur offrant des conditions matérielles très favorables et en tirant argument de la réussite politique ou sociale de certains « originaires du Sahara », susceptibles de servir de modèles au Maroc pour vanter sa politique de développement et d’intégration de ses habitants. Immédiatement après le départ des Espagnols en 1976, le gouvernement prend la décision d’installer dans ce qu’il appelle ses « provinces du Sud », une administration dont les structures sont semblables à celles qui existent au Maroc. Rabat y organise également des élections locales et parlementaires. En étendant son administration au Sahara, en organisant des élections et en exerçant un contrôle étroit sur les ressources et la population, le Maroc entend réaliser d’abord l’intégration d’un territoire et l’insertion de sa population au Maroc avant de faire admettre par la communauté internationale ce que lui contestent le Front Polisario et l’Algérie et que l’ONU ne lui reconnaît pas.

L’autonomie contre l’autodétermination

En septembre 1991, une mission des Nations Unies « pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental » — la Minurso — est mise en place afin de surveiller le cessez-le-feu et d’organiser dès janvier 1992 un référendum qui n’a jamais pu se tenir faute d’accord entre les parties sur la composition du corps électoral. Le processus de paix est enlisé. Pour lui redonner l’impulsion nécessaire, en 1997, l’ancien secrétaire d’Etat américain James Baker est nommé envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies au Sahara. À trois reprises, en 2001, 2002 et 2003, il propose des plans de sortie de crises qui sont rejetés. En réalité, les protagonistes ne sont pas disposés à trouver dans les propositions de James Baker un dénouement à la crise. Chacun d’entre eux campe sur ses positions et est dans une posture de victoire totale face à l’adversaire.

Peu de temps avant sa mort, Hassan II opte pour l’autonomie. Son fils Mohamed VI, qui lui succède en 1999 adopte l’autonomie comme mode de règlement du conflit, écartant implicitement l’autodétermination. Le Maroc qui, depuis 1966, tergiversait entre autodétermination et autonomie, propose officiellement d’attribuer l’autonomie au Sahara dans le royaume du Maroc. En faisant ce choix, il ôte aux Nations unies sa vocation initiale dans ce conflit : celle d’organiser un référendum d’autodétermination (Alexandra Novosseloff).

En revanche, la constance du Front Polisario et de l’Algérie en ce qui concerne l’autodétermination comme mode de règlement s’explique par des raisons idéologiques qui ont été au fondement même de leur engagement. Inscrivant le combat du Front Polisario dans le cadre de la décolonisation et soutenant officiellement ce peuple dans sa volonté de s’affranchir au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, l’Algérie n’a de cesse de réitérer la demande de ce type de règlement.

Le Front Polisario, pour sa part, a récupéré tous les grands mythes de résistance du tiers monde, martèle que le Sahara demeure un territoire sous le joug colonial et ne peut abandonner sa revendication quant au principe d’autodétermination.

Ces postures rigides visant à annihiler l’adversaire ont ossifié le conflit. Pour les acteurs, toute nouvelle proposition, toute offre politique est considérée comme susceptible de provoquer son propre échec. Dans cette obsession de vaincre, les protagonistes ont, chacun de son côté, parié sur l’appui de quelques pays et de certaines institutions internationales. L’Algérie a beaucoup usé de sa rente pétrolière et de son influence diplomatique pour amener des États à reconnaître la RASD. Akram Belkaïd montre aussi qu’en « défendant le référendum, l’Algérie bénéficie de l’appui de plusisieurs géants africains comme le Nigéria ou l’Afrique du Sud ». Quant au Maroc, il s’est appuyé sur les États-Unis, la France et l’Espagne pour conduire la communauté internationale à reconnaître le Sahara comme partie intégrante de son territoire.

S’agissant de la France, le Maroc n’a pas eu à déployer de gros efforts. Pierre Vermeren montre que « pour la France, le Sahara relève de la souveraineté historique du Maroc ». Bien plus qu’une conviction, il estime que la France, qui a « un pouvoir de légitimation des positions marocaines » se positionne peut-être inconditionnellement aux côtés de Rabat pour « faire oublier qu’elle a offert à l’Algérie un territoire saharien dix fois plus grand ».

Le soutien espagnol au Maroc a été plus difficile à obtenir. Pour Ignacio Cembrero, le gouvernement est tiraillé entre une opinion publique très largement favorable aux Sahraouis qui militent pour leur indépendance et l’appui au Maroc, devenu depuis peu son deuxième partenaire commercial en dehors de l’Union européenne. Il explique qu’au-delà de l’économie, le pouvoir marocain use d’autres moyens pour obtenir l’appui de la classe politique espagnole sur le dossier saharien, en ouvrant et en refermant par exemple les vannes de l’immigration clandestine en provenance de l’Afrique subsaharienne.

Mais les moyens utilisés par la monarchie marocaine pour « tenir à la gorge » (Ignacio Cembrero) la classe politique espagnole ou encore conduire les élites françaises à « taire les sujets qui fâchent le Maroc » (Pierre Vermeren), semblent insuffisamment efficaces. Certes, sa politique de lobbying, conduite à grands frais lui donne la possibilité de contraindre les États-Unis à renoncer à leur volonté d’élargir la mission de la Minurso au contrôle de la gestion des droits humains en 2014, mais l’initiative est à nouveau proposée par l’OUA en 20153.

Malgré l’obstination de Rabat à détourner les regards sur sa gestion de la population et des ressources naturelles dans le Sahara qu’elle administre, le secrétaire général des Nations unies réitère régulièrement sa mise en garde contre l’usage disproportionné de la force et l’exploitation illégale des ressources naturelles. Son dernier rapport, en date d’avril 2015, dénonce également la politique du fait accompli menée par le Maroc qui assimile le Sahara occidental à son territoire national, épinglant notamment le Forum de Crans Montana qui s’est tenu à Dakhla du 12 au 14 mars 2015, alors que « le statut définitif du Sahara occidental fait encore l’objet d’un processus de négociation sous l’égide des Nations unies ».

Les revendications de la jeune génération

Engagés dans cette lutte d’influence pour amener les pays tiers à reconnaître le bien-fondé de leur cause, les protagonistes n’ont pas accordé l’attention nécessaire aux changements qui se produisaient dans la région, contribuant à modifier la physionomie du conflit.

À partir de 2005, année de « grande rupture » selon Omar Brouksy, le mode de revendication devient différent. Les jeunes générations du Sahara ont été imprégnées par les changements qu’a connus le Maroc à la fin des années 1990, à la faveur de l’ouverture du système politique. S’ils ne se reconnaissent pas dans le pouvoir marocain, ils ne se rallient pas non plus au Front Polisario et leurs revendications ont un caractère citoyen, même s’ils agitent le spectre de l’autodétermination. Pour cela, ils puisent dans un nouveau registre référentiel, celui des droits humains, des libertés individuelles et politiques et de la légalité internationale. Bien avant 2011, ils manifestaient en revendiquant du travail, un accès au logement et en exprimant un sentiment d’injustice quant à la redistribution des richesses du Sahara. Malgré le caractère social et économique de leurs protestations, les questions politiques restaient naturellement latentes. Omar Brouksy explique que « la combinaison entre la revendication politique et la dénonciation des conditions socio-économiques est une stratégie marquante du discours contestataire de la nouvelle génération d’activistes sahraouis. Elle puise sa légitimité « idéologique »dans les inégalités sociales, l’absence de projections dans l’avenir d’une partie importante de la jeunesse sahraouie et l’inefficacité des politiques publiques menées, depuis 2005 par l’État marocain ».

Ces demandes en termes des droits humains, qui ont précédé les soulèvements observés en 2011 se sont également nourries du printemps arabe. L’effet d’émulation a affecté aussi bien les populations du Sahara administré par le Maroc que les Sahraouis de Tindouf. En mars 2011, l’appel lancé à Tindouf par le collectif Jeunes révolutionnaires exigeait des réformes et des changements au sein de l’administration de l’État (RASD) et du pouvoir judiciaire, la fin de la corruption, la réforme du code électoral et une participation plus importante de la jeunesse dans la vie politique. Cette manifestation a été appuyée par le mouvement Khat al-Chahid, constitué de dissidents du Front Polisario installés en Espagne.

Cet exemple, qui s’ajoute à d’autres mouvements de désobéissance est révélateur du fait que les dispositifs et institutions mis en place pour représenter les Sahraouis sont de plus en plus insuffisants. L’offre politique du Maroc, comme celle du Front Polisario ne correspondent plus aux demandes des Sahraouis. Ces derniers ne se reconnaissent pas dans le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas), mis en place par Mohamed VI en 1992. Ils se reconnaissent de moins en moins dans le Front Polisario et choisissent des voies médianes. Comme à Tunis, l’action politique des Sahraouis est désormais vécue et pensée sur un mode entièrement nouveau par les militants politiques et les citoyens, dans un contexte où l’expression se libère progressivement. L’opinion publique pèse désormais dans la prise de décision. Au Sahara comme ailleurs, nous assistons à une nouvelle conception de la politique qui consacre l’émergence du citoyen. La communauté internationale ne peut plus fermer les yeux sur ce qui se passe dans ce territoire. En mentionnant les effets de l’environnement régional et international, ainsi que l’évolution interne qui incitera les parties à prendre en compte « le peuple du Sahara », le rapport du secrétaire général des Nations unies de 2012 laissait déjà transparaître cette nouvelle donne qui s’impose.

Une impossible sortie de crise

Le changement qui s’est produit depuis 2011 est à considérer sous ses différents aspects. Les nouvelles formes de protestation ne sont plus les mêmes et les sociétés civiles pèsent à présent dans la prise de décision politique, y compris sur les dossiers régionaux.

Mais la donne sécuritaire est également très importante. Les deux grands acteurs du terrorisme international que sont Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et l’organisation de l’État islamique (OEI) opèrent ouvertement dans cette région où les frontières sont poreuses et où la circulation d’armes en provenance de la Libye est courante. Pour lutter contre le terrorisme islamiste qui sévit à l’échelle internationale, les pays de la région doivent impérativement coopérer plus efficacement, notamment en matière de renseignement. Il est aussi nécessaire de clore le dossier du Sahara pour éviter de donner à des Sahraouis aguerris et qui maîtrisent bien la zone, l’occasion de venir grossir les rangs des djihadistes. Le règlement de la question du Sahara occidental donnerait aussi à la France et à l’Espagne une plus grande marge de manœuvre dans leur lutte contre le terrorisme. Pierre Vermeren souligne bien que la « coopération de la France avec l’Algérie contre le terrorisme a fait du conflit au Sahara un encombrant fardeau ».

Malgré ces impératifs qui dictent la fin du conflit, il est difficile de croire que des négociations entre les parties pourraient déboucher sur une solution viable. Le Maroc peut difficilement négocier ce qu’il considère comme son territoire — un territoire qu’il administre depuis plusieurs décennies. Quant à l’Algérie, le maintien de ce conflit de basse intensité ne la dérange pas outre mesure. Akram Belkaïd explique que son maintien s’explique aussi par une rancune tenace au sein des services de sécurité algériens à l’égard des autorités marocaines quant à leur comportement lors de la guerre civile (1992-1998). En favorisant le statu quo au Sahara et en s’opposant à l’ouverture de la frontière terrestre, ils punissent doublement les Marocains.

En revanche, les Sahraouis ont beaucoup à perdre dans cette situation d’attente, mais ils sont peu audibles. Il faut nécessairement que les États-Unis, la France ou encore l’Espagne, sans oublier l’UE s’engagent activement dans la recherche d’une sortie de crise. Leur action, qui gagnerait à être conjointe, ne devrait pas consister à appuyer l’une ou l’autre des parties mais à influencer les protagonistes dans le sens d’un compromis susceptible de satisfaire les protagonistes dont aucun n’a le sentiment d’avoir été vaincu pour capituler. Cela demande un investissement ou un réinvestissement de ces Etats dans le conflit saharien, car pour l’heure, comme le mentionne Akram Belkaïd, on a le sentiment que la communauté internationale a abandonné tout espoir d’un règlement définitif de la question du Sahara occidental.

Paris et Madrid pourraient être de précieux facilitateurs dans le règlement d’un conflit qui évolue à un jet de pierre de chez eux, dans un environnement marqué par l’insécurité et la crise économique. Ces capitales de l’Europe du Sud sont obligées de dépasser les offres politiques qui se sont avérées inefficaces jusqu’à présent. Ce n’est en effet, ni le droit international, ni la référence à l’histoire qui règleront ce conflit mais bien un schéma de sortie de crise fondé sur un compromis qui ne peut être imaginé sans association des populations prioritairement concernées.

1Conflit militaire qui oppose le Maroc à l’Algérie en octobre 1963 au sujet du tracé frontalier entre les deux pays. Les combats cessent le 5 novembre, et l’Organisation de l’unité africaine (OUA) obtient un cessez-le-feu définitif le 20 février 1964, sans que la frontière n’ait été modifiée.

2Au moment de l’indépendance du Maroc, Allal El-Fassi, le leader du parti nationaliste de l’Istiqlal conteste les accords de La Celle-Saint Cloud, les accusant de figer les frontières coloniales dans la région. Il publie une carte du « Grand Maroc » dans le journal de son parti. Cette carte porte les limites du Maroc jusqu’à Saint-Louis du Sénégal au sud et Tindouf à l’est, incluant la Mauritanie, le Sahara espagnol, la pointe nord-ouest du Mali et les enclaves d’Ifni, Ceuta et Mellila.

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